une soirée au sunnyside :
Sylvain Rifflet, Mechanics
Axel Rigaud, Prophetic Suite
Reims, Le Shed, samedi 19 octobre 2019.

Fin de quinzaine, fin de semaine, fin de journée au Sunnyside. Dehors, l’Est, c’est l’Est. Rien de nouveau. Humide, revêche et un peu froid. À l’intérieur du Shed, ça chauffe tranquille. Tranquillement mais sûrement. Entame de set pour Sylvain Rifflet et son quartet qui roule des Mechanics. On avait croisé le sax la semaine d’avant dans un embargo opposé à tout phénomène de mode en jouant son Re Focus aux Deux Scènes de Besançon. Le voici sur une autre pente. Plus pop dans les complicités du line-up, plus rock dans les énergies mises en jeu. Ça prend toujours autant le temps, ça va toujours autant chercher l’élégance des phrases et les volutes d’un jazz chic sans être désespérément creux. Bref, Rifflet sax obsessionnel, Getzien revendiqué et marnant dans les contre-courants de l’establishment, après 400 dates de Mechanics, est dans les clous. Chacun est à l’écoute et peut aller promener la musique de tous hors des chemins balisés. Joce Mienniel, à la flûte, combine le phrasé fluide et le boisé frotté. Benjamin Flament invente son espace au fil du jeu, joue, en compagnie de Philippe Gordiani, les vigies rock. Mécanique parfaitement huilée sans pour autant tourner à vide. Voici un jazz loquace et heureux de l’être. Heureux d’avoir des récits dans les poches. Heureux de savoir ouvrir les oreilles de ceux qui les entendront. Seuls les fâcheux le déploreraient.
Suite parmi les fûts du Shed. Métallique, tout autant la Prophetic Suite d’Axel Rigaud. Le vocoder délocalise d’emblée le set chez Kraftwerk et l’écho, outrancier en diable, ressuscite les trouvailles des saint-patrons de l’électro nineties. Rigaud est un type marqué. Par Apparat, Moderat et autres rimes à trois pat’. Par Aphex Twin, aussi. Et sa Prophetic Suite, faussement cocoonnée, faussement cotonneuse, traque une piste perso de l’électro jazz ou des collisions version jazz modulaire. Ça saxe, ça flûte, ça module. Ça chante parfois. C’est suspendu, en tout cas, à la dynamique des fluides, aux infrabasses impeccables, au lead saxé aérien ou fluté tendu. Pas de cadre donc rien qui ne dépasse vraiment mais un mouvement constant au sein de frontières ultra fluides. De quoi forger, jusqu’à l’inédit final, un discours à l’articulation encore plus libre que celle de Boris Johnson après 7 pintes. My Goodness!
—
⊗ Guillaume Malvoisin
photo © Jean-Christophe Hanché
—
+ de contenu : Interview de Sylvain Rifflet à Besançon, PointBreak w/ Sparse

Ces articles pourraient également vous intéresser :
Old Ma Crackers, journal de résidence
les creationsde pointbreakold macrackersjournal de bord residencele silex, auxerre28 au 31 janvier...
CFM Radio, émissions
pointbreaket ses pairsCFMradioalbi jazz festival #6 replay desemissions 2025janvier 2025,Scène...
King Fish, interview
les interviews de pointbreakkingfishnuits de l'alligator review de concert+ interviewmardi 4...
jazz et variétés, recherches
pointbreaket la recherchejazz& varietescompte-rendu ducolloque des14 & 15 novembre...
Léa Cuny-Bret, interview
les interviews de pointbreakleacuny-bretmatter 2930jeudi 30 janvier 2025, Albien partenariat avec...
Albi 2025, chroniques
4 jours passés dans la cité cathare. PointBreak est entré au cœur d'un festival multiple, et où la...
Tulle 2025, la recap
3 jours passés dans la préfecture de Corrèze. Après avoir été invité à rédiger textes de plaquette...
Jasmine Lee, interview
les interviews de pointbreakjasminelee &marsavrilsoul bassejeudi 16 janvier 2025en partenariat...
Elie Martin-Charrière, interview
les interviews de pointbreakeliemartin-charrieredes toms& un omjeudi 16 janvier 2025,...
Jazz With, review
jazz with 2024Chroniques live prises sur le vifdes concerts à la DynamoRencontres AJC 2024textes :...