les interviews popopop :

[Na]

Questions échevelées pour réponses spontanées. On apprend à connaître un groupe par les voies détournées, la culture pop et les voiles de pudeur. Sérieux ou pas, à vous de jauger. Avant le Pillow Concert au Théâtre Mansart, jeudi 25 avril, voici la Popopop de Rémi Psaume, saxophoniste de [Na], trio éthio-libertaire. Punk, France Gall, et mini-disques.

NA

[Na]

Selma Namata Doyen, batterie
Rémi Psaume, sax alto et baryton
Raphaël Szöllösy, guitare baryton, effets

Votre musique, c’est plutôt un son qui pense, ou une idée qui se danse ?

Je me dis qu’on fait plutôt un son qui pense, mais que les gens entendent peut-être une idée qui danse.

Ce serait qui ton modèle musical absolu ?

John Zorn.

Et dans un autre domaine ?

Jean-Michel Basquiat.

Le tout premier son entendu aujourd’hui ?

Tu vas te marrer. C’était France Gall, Résiste. Je l’ai mis car j’avais l’impression d’avoir rêvé de ce morceau ou de la voix de France Gall, j’étais un peu dans un mood “c’est dur la vie” donc au petit-dej’, et hop  !

Premier vrai disque acheté chez un disquaire ?

Quand j’étais gamin, j’ai demandé que l’on m’achète  un disque de Dany Brillant. Et le second, c’était ces mini-disques comme on faisait à l’époque. Y’avait une face avec Caroline de MC Solaar. Et de l’autre côté, y’avait un Johnny.

Le plus gros malentendu de l’histoire de la musique ?

Joker.

Le rêve pour un fan d’ethio-jazz ?

Me retrouver dans les années où ça se créait, à Addis-Abeba. Dans un bar, en 1965, et voir ça en direct. Pouvoir écouter Mulatu Astatke.

C’est quoi l’éthio-jazz ?

C’est la rencontre entre la culture jazz, que Mulatu est allé étudier à Berklee, à New-York, et cette espèce de nostalgie éthiopienne. À la différence du jazz, les couleurs et les harmonies y sont plus sobres, avec des morceaux où t’as simplement deux accords. 

C’est vraiment possible de greffer la vibe éthio en France ?

Elle est déjà là. À Lyon, tu as pas mal de groupes. A Colmar, j’ai vu Ukandanz. J’en ai vu à Météo… C’est vrai que c’est plutôt un courant “secondaire”, mais on l’entend déjà en France.

C’est quoi le trait d’union entre le punk et le jazz dans [Na] ?

[Na], ce n’est pas une musique à texte, donc on va chercher le côté saturé du son, électrique, et le côté “WTF, CA PART EN SUCETTE”. Ou alors, c’est quand Raph’ fait un pogo, comme pour la Nuit des Etudiants.

C’est quoi votre style de punk ?

The Ex, Dead Kennedys. Raph’ et moi, on avait un ancien groupe où on avait joué un truc des Béruriers Noirs, Salut à toi. 

Ta définition du mélange des genres ?

Ta recette de cuisine, où tu mélanges tout ce que tu aimes.

La reprise que tu rêverais de faire en live ?

Un morceau du nouveau projet de Tom Yorke, The Smile.

Le jazz est-il toujours aussi libre aujourd’hui ?

Esthétiquement, oui. Economiquement, moins. En France, je dirais quand même oui.

Dans [Na], vous discutez avant de jouer ou après ?

Les deux. Voire pendant (rires).

Qui est-ce qui commande en vrai ?

On est un chien punk à trois têtes.

Un solo improvisé, ça ne s’écrit vraiment jamais ?

Tout dépend du cadre. Pour un morceau de 5 minutes dans un répertoire donné, tu peux être complètement libre. Mais, si c’est un concert solo, je mettrais un cadre avec des idées générales. Même si je ferais sans pour le concert.

À quoi on pense quand on prend un solo ?

On n’essaye de ne pas penser que l’on pense.

Un titre pour un morceau pas encore écrit ?

Übergepackt. Un néologisme qui veut dire du genre, t’as ton matos, c’est lourd, t’en peux plus, t’es übergepackt.

Le disque à venir que tu attends le plus au monde ?

Le prochain album de reprises de punk par Ibrahim Maalouf (il rit).

Votre meilleur souvenir de scène ?

Le son massif au FIMU. Première fois qu’on jouait sur une scène de cette envergure. 

La plus jolies des choses entendues,
en sortant de scène ?

Une mamie, presque 90 ans, qui a dit : “Oh, vous avez une si belle énergie que j’ai eu l’impression d’avoir à nouveau 20 ans”.


propos recueillis par Lucas Le Texier, avril 2024
photo : [Na], La Nuit des Etudiants © Mathilde Haillez / Equinoxe

Votre musique, un son qui pense,
ou une idée qui se danse ?
Je me dis qu’on fait plutôt un son qui pense, mais que les gens entendent peut-être une idée qui danse.

Ce serait qui ton modèle musical absolu ?
John Zorn.

Et dans un autre domaine ?
Basquiat.

Le tout premier son que vous avez entendu aujourd’hui ?
Tu vas te marrer. C’était France Gall, Résiste. Je l’ai mis car j’avais l’impression d’avoir rêvé de ce morceau ou de la voix de France Gall, j’étais un peu dans un mood “c’est dur la vie” donc au petit-dej’, et hop  !

Premier vrai disque acheté chez un disquaire ?
Quand j’étais gamin, j’ai demandé que l’on m’achète  un disque de Dany Brillant. Et le second, c’était ces mini-disques comme on faisait à l’époque. Y’avait une face avec Caroline de MC Solaar. Et de l’autre côté, y’avait un Johnny.

Le plus gros malentendu de l’histoire de la musique ?
Joker.

Le rêve pour un fan d’ethio-jazz ?
Me retrouver dans les années où ça se créait, à Addis-Abeba. Dans un bar, en 1965, et voir ça en direct. Pouvoir écouter Mulatu Astatke.

C’est quoi l’éthio-jazz ?
C’est la rencontre entre la culture jazz, que Mulatu est allé étudier à Berklee, à New-York, et cette espèce de nostalgie éthiopienne. À la différence du jazz, les couleurs et les harmonies y sont plus sobres, avec des morceaux où t’as simplement deux accords.

C’est vraiment possible de greffer la vibe éthio en France ?
Elle est déjà là. À Lyon, tu as pas mal de groupes. A Colmar, j’ai vu Ukandanz. J’en ai vu à Météo… C’est vrai que c’est plutôt un courant “secondaire”, mais on l’entend déjà en France.

C’est quoi le trait d’union entre le punk et le jazz dans [Na] ?
[Na], ce n’est pas une musique à texte, donc on va chercher le côté saturé du son, électrique, et le côté “WTF, CA PART EN SUCETTE”. Ou alors, c’est quand Raph’ fait un pogo, comme pour la Nuit des Etudiants.

C’est quoi votre style de punk ?
The Ex, Dead Kennedys. Raph’ et moi, on avait un ancien groupe où on avait joué un truc des Béruriers Noirs, Salut à toi.

Ta définition du mélange des genres ?
Une recette de cuisine, celle où tu mélanges tout ce que tu aimes.

La reprise que tu rêverais de faire en live ?
Un morceau du nouveau projet de Tom Yorke, The Smile.

Le jazz est-il toujours aussi libre aujourd’hui ?
Esthétiquement, oui. Economiquement, moins. En France, je dirais quand même oui.

Dans [Na], vous discutez avant de jouer ou après ?
Les deux. Voire pendant (il rit).

Qui est-ce qui commande en vrai ?
On est un chien punk à trois têtes.

Un solo improvisé, ça ne s’écrit vraiment jamais ?
Tout dépend du cadre. Pour un morceau de 5 minutes dans un répertoire donné, tu peux être complètement libre. Mais, si c’est un concert solo, je mettrais un cadre avec des idées générales. Même si je ferais sans pour le concert.

À quoi on pense quand on prend un solo ?
On n’essaye de ne pas penser que l’on pense.

Un titre pour un morceau pas encore écrit ?
Übergepackt. Un néologisme qui veut dire du genre, t’as ton matos, c’est lourd, t’en peux plus, t’es übergepackt.

Le disque à venir que tu attends le plus au monde ?
Le prochain album de reprises de punk par Ibrahim Maalouf (il rit).

Votre meilleur souvenir de scène ?
Le son massif au FIMU. Première fois qu’on jouait sur une scène de cette envergure.

La plus jolies des choses entendues,
en sortant de scène ?
Une mamie, presque 90 ans, qui a dit : “Oh, vous avez une si belle énergie que j’ai eu l’impression d’avoir à nouveau 20 ans”.

 


propos recueillis par Lucas Le Texier, avril 2024
photo : [Na], La Nuit des Etudiants © Mathilde Haillez / Equinoxe

D’autres interviews Popopop pourraient
également vous intéresser.
C’est par ici.

Share This