VSSVD, imprononçable mais très cool

Lons-le-Saunier, Dijon, vendredi 18 février 2022, Le Darius Club

par | 28 Fév 2022 | concerts

VSSVD

Face A. Gang et frappes sèches d’entrée, Tours débarque à Lons. La vache, ça rue. Dans les brancards, par exemple. Fond de gosier à la Oxmo, pour Bash, emcee dark et peu tranquille. Côté musique, c’est sax sur le fil, double-clavier et drums en soutien. C’est good, on évite l’écueil de la basse/guitare alourdie. Plus loin, ASSAD VSSVD déroule sa culture pop. De Joe Pesci à Moroder, de Kendrick/Nas au jazz frenchie actuel tendance Badbadnotgood. Soft, lover et claqué franc. Ça laisse de la place sur le trottoir. Et toi quoi d’neuf ma caille ? Du vapo-mood et du backing poppy, Sir. Oui, ok mais si le flow joue sur le terrain du faux laid-back, tout est parfaitement assuré chez le mini-gang Of four. Ça fait le job avec une classe ouvrière. Textes cousus mains, soin du simple et p’tit finish en décalage avec, au choix, frappes en triple-croches ou clusters de claviers éthérés. Ça chauffe tout doux mais carrément, ça chambre tout doux mais joyeusement. Tout doux mais avec le free rivé au soprano. Tout doux mais avec des petits aperçus de naïveté désabusée, de fêlures sûres et de nerfs bien vivaces.

Face B. Côté rap, c’est Bash qui est aux manettes. Le MC arrive sur scène confiant et ne se laisse pas démonter par le mec du premier rang plus chaud que lui. Normal, il n’a rien à envier aux autres champions du mic’. Ses textes soignés retracent, pour la plupart, ses aventures nocturnes, ses aventures amoureuses. Une vie qui respire la jeunesse, quoi. Avec les classiques. La fume s’immisce un plus tard. Les angoisses s’invitent aussi. On le suit sans problème dans les détours de ses réflexions. Aller-retours constant sur scène, sueur au front : « Mollo, mollo ». Ça y est, ça chante. C’est bon. Y a une espèce de petite vibe à la Set&Match, le soleil en moins. Le flow est comparable à Moussa, le timbre proche de Roméo Elvis. Calé soigneusement entre chant et rap. Les morceaux s’enchainent, les ambiances changent. Son pote Clément finit par lâcher son sax et faire ses backs. Le rythme s’intensifie et à la fin, le public en re-demande. Comme l’a hurlé en boucle, pouce en l’air tout au long du set, le mec du premier rang : « merci, les gars, vraiment, merci !». Pas mieux.


Chronique en B2B :
Guillaume Malvoisin & Florentine Colliat
photo © Louise Lécrivain


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