Oan Kim,
Triple Shot

Un concert, deux générations, trois bonnes raisons pour tripler l’exercice de la live review. Revue de concert, Oan Kim, le Dirty Jazz, l’ambiance, Oscar Peterson, Beyoncé et des têtes qui bougent.

par | 21 Oct 2022 | Playlist

Oan Kim & The Dirty Jazz

Oan Kim, Un Singe en Hiver, Dijon, oct 2022 © Boris Masson

Vous pensiez connaitre le Jazz vous aussi ? J’ai entendu du jazz toute mon enfance, mon père en passait beaucoup et je pensais connaitre un peu cette musique. En réalité, en dehors de Louis Armstrong, Oscar Peterson ou Ella Fitzgerald, je n’y connaissais pas grand-chose. Quand on me parlait de Jazz c’étaient ces notes, ce tempo, ces voix que j’entendais. Mercredi soir, j’ai découvert Oan Kim et je n’ai pas reconnu le Jazz qui animait mon salon. Oan Kim a changé ma vision du Jazz. J’ai particulièrement aimé leurs sons un peu plus électriques, un peu plus rock. Rock mais apaisant. Plutôt sympa ! L’atmosphère de la musique était à l’image de l’ambiance de la salle. Full intimiste. Bonheur de l’artiste à jouer devant nous, intimité entre Oan Kim et la salle. Très beau à voir. À entendre, surtout. Puis cette lumière tamisée, cette assemblée en petit comité. Ces chansons apaisantes qui laissaient bouger la tête de ceux assis devant. Ces sons un peu plus rugueux qui envoyaient taper du pied ceux qui s’étaient calés au fond de cet univers chaleureux. On y trouvait son compte. Pour finir ? Oan Kim envoie du lourd.


Octavine Brobbel-Dorsman

Jazz ? Indifférence ? Musique d’une autre génération ? Allez, j’avais les mêmes aprioris jusqu’au concert d’Oan Kim, mercredi soir. Ambiance décontractée, des gens heureux d’être présents et une musique entraînante, c’est une des vérités du jazz avec ce live. Hors du temps, Oan Kim m’a plongée dans une bulle de calme et permis de décrocher de la réalité pour un moment. Les spectateurs ? À l’image de l’artiste : une sérénité folle ressortait de cette salle. Du coup, bonne soirée ? Oui. Agréable ? C’est certain. Un son qui, sans pousser à se déhancher comme on le ferait sur du Beyoncé, invite au petit pas de danse. La chose que j’ai le plus aimée ? Qu’avec le Jazz, il n’y a pas besoin de connaître la musique pour danser ou être entraîné. À la fin du concert, devant le bar, des jeunes qui avaient les mêmes aprioris que moi s’étaient laissés finalement agréablement surprendre. Le jazz doit être un peu victime de sa réputation, et mériterait d’être plus écouté ou, du moins découvert, comme j’ai pu le faire mercredi soir, où j’ai pu entrer dans un univers très apaisant. Univers que je serai ravie de retrouver à nouveau.


Fanny Guinot

Oan Kim
Oan Kim

© Boris Masson

« On peut avoir fait le conservatoire et finir dans un bordel », disions-nous dans la review du disque d’Oan Kim And The Dirty Jazz. Un auto-citation plus tard, on maintient, on prolonge, on ajoute. On peut fair elle Singe et finir dans du velours. Culotté, élégant, matois et doté d’une classe à faire passer les odeurs de stupre pour des effluves vanillées. C’est très classe comme Alchimie. En scène, le quintet ramené à un jeu à quatre, prend de l’air et de la densité. C’est plus rock, plus âpre et plus laconique, encore. Rien à dire de trop, que ces ballades de chats maigres morts d’amour, que ces récits de film noir — autre groupe du-dit Kim — que ces accès de mambos-valses pour lovers invétérés, que ce post-jazz-rock vénéneux à souhait. C’est posé, le dirty jazz, étiquette labellisée par monsieur Kim et son orchestre. Posé, coincé dans un mid-tempo liquoreux, calé sur une basse qui a de précision, pas seulement le nom. Posé et presque immobile, vous forçant à ralentir, à lever le pied pour le poser, deux minutes plus tard au même endroit. Ce jazz, aussi sale soit-il, avance en spirale, épaisses et voluptueuses à plaisir. Dans de la dentelle, dans du velours, on maintient.


guillaume malvoisin

Oan Kim

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