les interviews popopop :

Matsutake

Questions échevelées pour réponses spontanées. On apprend à connaître un groupe par les voies détournées, la culture pop et les voiles de pudeur. Sérieux ou pas, à vous de jauger. Avant la soirée New French Touch à La Rodia, samedi 23 mars, voici la Popopop de Matsutake, alliage electro-groove inoxydable. Marx, Playground Love et ketchup tiède.

Bada-Bada

matsutake

Côme Rothé, saxophones
Jérémy Vieille, claviers, machines
Anthony Pergaud, basse
Paul L’Hôte, batterie

Votre musique, c’est plutôt un son qui pense, ou une idée qui se danse ?

— Première option.

Ce serait qui votre modèle musical absolu ?

— Je scotche sur Dimlite, c’est pas une légende, mais c’est la mienne.

Et dans un autre domaine ?

— Marx, let’s go.

Le tout premier son entendu aujourd’hui ?

Martin pêcheur d’Antonin Pauquet.

Premier vrai disque acheté chez un disquaire ?

— Je l’ai acheté dans un bureau de tabac. C’était Kind Of Blue de Miles Davis, dans un pack comme les jouets à monter pour les enfants.

Le plus gros malentendu de l’histoire de la musique ?

Yakalelo, écrit par un bisontin…

— Ou alors la nécessité absolue de revendiquer la technique dans le jazz, une certaine image ultra-rigide, qui me casse les couilles de manière quotidienne, et peut parfois nous empêcher de jouer comme on l’entend.

Vous jouez dans une soirée New French Touch,
ce serait quoi votre souvenir idéal de l’ancienne French Touch ?

— Excellent ! On a eu ce débat, en répétition, hier soir.
— Mon titre-souvenir, c’est Air, Playground Love.

— Pour moi, Daft Punk.

C’est quoi la French Touch ?

— C’est Versailles.

— C’est une mauvaise répartition des richesses et des studios (rires)…

C’est vraiment possible de greffer la vibe londonienne en France ?

— Oui, c’est possible. Regarde New Grafik qu’on écoute beaucoup, c’est un Français à Londres,. Il y est arrivé en jouant des trucs très très house.

C’est quoi le lien de parenté entre l’electro et le jazz ?

— C’est quelque chose de plus générationnel que volontaire. Notre génération a grandi avec Internet, avec les séries et les films sur les plateformes. Nos oreilles ont avalé énormément de styles musicaux. La façon dont on s’exprime, musicalement, représentent, un peu, ce mélange des genres. Il y a 50 ans, les genres étaient plus définis, les écoles étaient différentes. Aujourd’hui, nos cultures personnelles sont moins définies.

— Peut-être que c’est commun à d’autres générations, quand même. Grâce aux CDs, la génération d’avant a pu aussi écouter un max de musique. Peut-être que, pour la notre, cela va juste un peu plus vite.

— Avec les réseaux sociaux, avec Spotify, on passe du métal au jazz, à tellement de choses. Si mon père n’a pas écouté de Metal, c’est qu’il n’en avait pas sur CD.

Votre style en electro ?

— Clairement, la famille bisontine de l’Offbeat qui vient de J Dilla, Flying Lotus, des soirées Brainfeeder.

— Même si tout a un peu trop versé dans le Lo-Fi aujourd’hui.

Votre définition du mélange des genres ?

— Un alliage.

La reprise que vous rêveriez de faire en live ?

— Une reprise d’Ill Considered, même si c’est impossible parce qu’ils improvisent tout.

Le jazz est-il toujours aussi libre aujourd’hui ?

— Avec la définition la plus large du jazz, carrément.

Chez Bada-Bada, ça discute plutôt avant de jouer ou plutôt après ?

— Avant.

C’est qui le vrai leader ?

— C’est Côme.

— Du coup, je deviens démago si je dis qu’il n’y en a pas.

Un solo improvisé, ça ne s’écrit vraiment jamais ?

— C’est bien d’avoir une bouée de sauvetage.

À quoi on pense quand on prend un solo ?

— À prendre le temps, pour développer son idée.

Comment on accommode le jazz aux effets sonores, aujourd’hui ?

— Par exemple, pour le sax, je le considère comme n’importe quelle piste d’un morceau. Je peux donc la traiter comme je veux. Les effets lui donnent une place plus ou moins importante. C’est une histoire de relief, de mix, de couleur.

Un titre pour un morceau pas encore composé ?

— C’est le genre de blagues qu’on sort à chaque répétition, et on est incapables de s’en souvenir maintenant (rires)…

— J’avoue que je pense rarement en terme de titres.
Serge, c’est une maquette faite à partir d’un entretien qu’on a jamais terminée.

Le disque à venir que vous attendez le plus au monde ?

— Le prochain Osmosis, le groupe de notre batteur, qui va sortir en septembre.

Votre meilleur souvenir de scène ?

— Novosonic, à Dijon. Il y a eu une écoute et un accueil incroyables alors que personne ne nous connaissait.

Votre pire souvenir de catering ?

— Des pâtes trop cuites avec du ketchup tiède, aux Pays-Bas.

La plus jolies des choses entendues,
en sortant de scène ?

— « Vous prenez la carte ?» (rires)…
— Non, sérieusement, c’est toujours super touchant d’avoir des bons retours de gens qui n’étaient pas venus pour toi, à un concert en co-plateau ou en festival.


propos recueillis par guillaume malvoisin, mars 2024
photos © Novosonic / DR

Votre musique, un son qui pense,
 ou une idée qui se danse ?
— Première option.

Votre modèle musical absolu ?
— Je scotche sur Dimlite, c’est pas une légende, mais c’est la mienne.

Et dans un autre domaine ?
— Marx, let’s go.

Le tout premier son entendu aujourd’hui ?
Martin pêcheur d’Antonin Pauquet.

Premier vrai disque acheté chez un disquaire ?
— Je l’ai acheté dans un bureau de tabac. C’était Kind Of Blue de Miles Davis, dans un pack comme les jouets à monter pour les enfants.

Le plus gros malentendu de l’histoire de la musique ?
Yakalelo, écrit par un bisontin.
— Ou alors la nécessité absolue de revendiquer la technique dans le jazz, une certaine image ultra-rigide, qui me casse les couilles de manière quotidienne, et peut parfois nous empêcher de jouer comme on l’entend.

Vous jouez dans une soirée New French Touch,
ce serait quoi votre souvenir ou idéal de l’ancienne French Touch ?
— Excellent ! On a eu ce débat, en répétition, hier soir.
— Mon titre-souvenir, c’est Air, Playground Love.
— Pour moi, Daft Punk.

C’est quoi d’après vous la French Touch ?
— C’est Versailles.
— C’est une mauvaise répartition des richesses et des studios (rires)…

C’est vraiment possible de greffer la vibe londonienne en France ?
— Oui, c’est possible. Regarde New Grafik qu’on écoute beaucoup, c’est un Français à Londres. Il y est arrivé en jouant des trucs très très house.

C’est quoi le lien de parenté entre l’electro et le jazz ?
— Les libertés qu’on peux s’accorder en recherche de sons et en énergie.
— Le manque de limite dans les objectifs.

Votre style en electro ?
— Clairement, la famille bisontine de l’Offbeat qui vient de J Dilla, Flying Lotus, des soirées Brainfeeder.

— Même si tout a un peu trop versé dans le Lo-Fi aujourd’hui.

Votre définition du mélange des genres ?
— Un alliage.

La reprise que vous rêveriez de faire en live ?
— Une reprise d’Ill Considered, même si c’est impossible parce qu’ils improvisent tout.

Le jazz est-il toujours aussi libre aujourd’hui ?
— Avec la définition la plus large du jazz, carrément.

Dans Matsutake, vous discutez plutôt avant de jouer ou plutôt après ?
— Avant.

C’est qui le leader ?
— C’est Côme.
— Du coup, je deviens démago si je dis qu’il n’y en a pas.

Un solo improvisé, ça ne s’écrit vraiment pas ?
— C’est bien d’avoir une bouée de sauvetage.

À quoi on pense quand on prend un solo ?
— À prendre le temps, pour développer son idée.

Comment on accommode le jazz aux effets sonores, aujourd’hui ?
— Par exemple, pour le sax, je le considère comme n’importe quelle piste d’un morceau. Je peux donc la traiter comme je veux. Les effets lui donnent une place plus ou moins importante. C’est une histoire de relief, de mix, de couleur.

Un titre pour un morceau pas encore composé ?
— C’est le genre de blagues qu’on sort à chaque répétition, et on est incapables de s’en souvenir maintenant (rires)…
— J’avoue que je pense rarement en terme de titres.
Serge, c’est une maquette faite à partir d’un entretien qu’on a jamais terminée.

Le disque à paraître que vous attendez le plus au monde ?
— Le prochain Osmosis, le groupe de notre batteur, qui va sortir en septembre.

Votre meilleur souvenir de scène ?
— Novosonic, à Dijon. Il y a eu une écoute et un accueil incroyable alors que personne ne nous connaissait.

Votre pire souvenir de catering ?
— Des pâtes trop cuites avec du ketchup tiède, aux Pays-Bas.

La plus jolie des choses entendues, en sortant de scène ?
« Vous prenez la carte ?» (rires)…
— Non, sérieusement, c’est super touchant d’avoir des bons retours de gens qui n’étaient pas venus pour toi, à un concert en co-plateau ou en festival.

 


propos recueillis par guillaume malvoisin, mars 2024
photos © Novosonic / DR

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