THÉÂTRE DU CHÊNE NOIR, Aurora
réédition en mai 2020 chez Souffle Continu Records
Le Bonheur
ENGLISH
Of course, some of you will smile. The imprecations, the litanies, the sound space developed in the soundtrack of Aurora, one of Chene Noir’s plays, can lend to condescending criticism 50 years later. But this reissue delivered by Souffle Continu Records (and taken from the original tapes produced by Gérard Terrones for Futura Records), goes well beyond the mere documentary interest. What’s disconcerting is that the cata-ecological theme is still relevant today. That “bird-people” have been greeding the world for 50 years. then, is the sounding and violent French underground of the 60s and 70s really helpless? For having changing the world, no doubt. But in terms of filling art with a powerful and sensitive political force, it hits the nail on the head. Aurora carries her word high and when the sound has to take over, it’s to draw from the same energy, tense and tenuous. It’s beautiful, it’s black, black and arch-black. You have to hear Nicole Aubiat play with the same urgency as an oboe, you have to listen how the tenor sax plays desperate in Vivre. There is a documentary urgency, yes. There is also an urgency to hear again that Notre Dame des Landes fight, for example, come from further away than an daily news tv show.
Alors, oui, bien sûr, on pourra sourire. Les imprécations, les litanies, l’espace sonore développées dans la bande sonore d’Aurora, spectacle du Chêne Noir peuvent prêter le flanc à une critique condescendante, 50 plus tard. Mais on est bien au-delà du simple intérêt documentaire avec cette réédition livrée par Souffle Continu Records et tirée des premières bandes produites par Gérard Terrones pour les Disques Futura. Ce qui est déroutant, c’est que le thème cata-écolo est toujours d’actualité, que les hommes-oiseaux avides d’espaces et d’argent font le monde depuis 50 ans. Alors, impuissant le théâtre sonore et violent de l’underground frenchy des années 60/70 ? Pour ce qui est d’avoir changé le monde, sans doute un peu, mais pour ce qui est de charger l’art d’une force politique puissante et sensible, là ça fait mouche. Aurora, porte haut son verbe et quand le son doit prendre le relais de parole, c’est pour puiser dans une même énergie, tendue hargneuse et ténue. C’est beau, c’est noir, noir et archi-noir. Il faut entendre Nicole Aubiat jouer avec la même urgence qu’un hautbois, il faut entendre le sax ténor jouer funèbre et désespéré dans Vivre. Il y urgence documentaire, oui. Il y a urgence aussi à réentendre que Notre Dame des Landes ou les combats de Bure, par exemple, viennent de plus loin qu’un journal de 20 heures.
—
Le Théâtre du Chêne Noir selon PointBreak
Le Théâtre du Chêne Noir : site web
Souffle Continu Records : site web