Africa2020, l’avenir en transe

Tribu festival, Dijon, mercredi 29 septembre 2021, Le Cèdre

Mafube

Dans l’afro-futurisme d’Africa2020, on trouve d’abord les ‘nanteza’, les nattes, les tapis. Suspendus, posés en équilibre, enroulés sur eux-mêmes. La chorégraphie de Faizal Mostrixx y développe une relation poétique, la tapisserie devient alors tantôt vivante et compagne, tantôt enveloppe maternelle. C’est une forteresse à ciel ouvert dans lequel le danseur se meut. Mais Africa2020, c’est aussi la musique. Un beat lourd, saccadé, réminiscence de polyphonies et de riffs percussifs. Présent dans Nanteza, ce rythme prolonge sa route en se logeant dans l’architecture sonore de Mafube. Teboho Mochaoa ‘Moreno Leraba’, prophète moderne costumé de bric-et-broc, draine la puissance de ce groove électronique et envoûte de sa voix chamanique. Transe. Viennent s’emboîter sur le groove électro-bassistique les motifs mélodiques du marimba, plus aériens. La voix de la chanteuse Iri Di tranche avec le côté terrestre du groupe et colore de façon délicate les échanges avec Mochaoa et les autres choristes masculins. Les corps s’animent, circulent, dansent, sourient. Africa2020 loge son beat lourd dans un gant de velours, sensible. Humain.

In the Afro-futurism of Africa2020, first we find the ‘nanteza’, mats and carpets. Suspended, balanced, rolled up on themselves. Faizal Mostrixx’s choreography develops a poetic relationship with that, tapestry becomes then a living mate, at times a maternal envelope. It is an open-air fortress in which the dancer moves. But Africa2020 is also music. A heavy, jerky beat, reminiscent of polyphonies and percussive riffs. Present in Nanteza, this rhythm continues its journey by lodging itself in the sound architecture of Mafube. Teboho Mochaoa ‘Moreno Leraba’, modern prophet dressed in bric-a-brac, drains the power of this electronic groove and bewitches with his shamanic voice. Trance is here now. The melodic motives of the marimba, more aerial, are intertwined on the electro-bass groove. The voice of the singer Iri Di contrasts with the terrestrial side of the group and colors in a delicate way the exchanges with Mochaoa and the other male choristers. The bodies come alive, move, dance, smile. Africa 2020 lodges its heavy beat in a sensitive velvet glove. Human kind.


Lucas Le Texier
photos ©
Siouzie Albiach / Tribu Festival

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