NYX : Sophie Agnel,
Isabelle Duthoit, Angelica Castello
festival Météo, Mulhouse, vendredi 28 août 2020.
“Nix”, tu l’as ? Le petit sifflement de ton daron quand tu demandais une rallonge d’argent de poche sans raison valable à ses yeux. Nada, que dalle. Nix… Nyx, dans le genre sifflement mais autrement captivant, c’est aussi celui d’un trio. D’un Woman Power Trio, même, à la dynamique cousue de robes de soirées, à la classe rugueuse et balnéaire. Les magazines en vogue glosent sur l’empowerment mais Sophie Agnel, Isabelle Duthoit et Angelica Castello n’ont pas vraiment les théories à la mode pour prendre le pouvoir. Sur des royaumes personnels bruitistes, agités et forcenés. Sur un instrumentarium sabordé pour mieux être réinventé. Leur réunion au sein de NYX ne doit rien au hasard, mais tout au travail (précis) d’une matière où les sauts de dynamique jouent avec les sautes d’humeur, où l’invention constante forme des récits tapageurs, où le glitter tape du pied dans les canaux de la musique noise. Ça fourraille, ça toise et ça électronise ce que chacun met en jeu de soi. Background chamboulé, gorge acérée et autres petites frappes aiguës. Emprunt à la tension du Nô japonais, au chant de comptoir des bonobos hard-rockeurs, au cymbalum ivre des soirées tziganes, aux lamelles métalliques des pipes à eau du Vietnam. Mais au petit jeu des évocations, les trois filles du Dr Nyx seront toujours plus fortes. Reste alors à se perdre dans un set très libre dans son discours, énigmatique dans sa densité. Perturbant et, paradoxalement plutôt amical. Comme quoi, le libertaire peut avoir des vertus sociales. NYX (The Police) comme dirait J Dilla.
English spoken, here.
Nyx, in the whistling but otherwise fascinating genre, is that of a trio. A Woman Power Trio, even. To the dynamic sewn party dresses, to the rugged, seaside class. Fashionable magazines glossy about empowerment. Sophie Agnel, Isabelle Duthoit and Angelica Castello didn’t really wait for the fashionable theories to take power. On personal kingdoms that are noisy, restless and crazy. On an instrumentarium scuttled then better reinvented. Their meeting at NYX owes nothing to chance, but to the (precise) work of a material where leaps and bounds of dynamics play with mood swings, where constant invention forms noisy tales, where the glittering glitter taps its foot in the channels of noise music. It scavenges, it scrutinises and it electronicises what each person brings into play. Upset background, sharp throat and other little high-pitched hits. Borrowed from the vaults of Japanese Nô theater tensions, of songs of hard-rocking bonobos, of drunken cymbalums in gypsy evenings, the metal slices of Vietnamese water pipes. But in this tiny games of evocations, Dr. Nyx’s three daughters will always be stronger. All that remains is to lose oneself in a set that is very free in its discourse, beautifully enigmatic in its density. Disturbing and, paradoxically, rather friendly. Like what, the libertarian can have social virtues. NYX (The Police) as J Dilla blowed.
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Guillaume Malvoisin
photo © Jean-Claude Sarrasin
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