Line-up
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Hiroshi Yoshimura – claviers, électronique
Génie du paradoxe, Hiroshi Yoshimura pourrait bien être de ces petites divinités ménagères habitant les coins de porte ou un tiroir du bureau chez PointBreak. Un petite divinité qui siffloterait les airs de Flora, distillés au creux d’une journée, ou après une visio compliquée. Car ce disque, comme la majeure partie de la discographie du natif de Yokohama, est un disque de musique utile. Voire utilitaire. De la beauté avec la même fonction d’outil physique qu’une passoire ou un tournevis. C’est même un de ses classes paradoxes, d’aller se tailler un catalogue musical dans l’abstraction simpliste de la musique ambient, une fonction utile. Ici Yoshimura sort un disque pour les cours de maquillage (Face Music, 1994), là pour accompagner des visites de maisons individuelles (Surround, 1986), ici encore pour délester les habitants de Tokyo des éclats de la vie furieuse nouvelle du boom éco nippon. Un de ses disques les plus connus en Occident, Green, en 1986. L’année d’après, Hiroshi Yoshimura, autre paradoxe, se souvient de ses années consacrées au mouvement Fluxus et sort Flora, édité en fin cette année pour la première fois. Familier aux auditeurs de disques comme Music for Airports de Brian Eno, détestable pour les stakhanovistes, Flora se paie le luxe humble de combiner la simplicité d’un Satie, célébré dans le dernier track du disque, aux parfaites lumières du quotidien pour un faire un disque-réconfort subtile et magnifique, un disque, qui à défaut d’être rédempteur, est un familier refuge.
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guillaume malvoisin
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