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Rencontre pop avec le nouveau directeur
du Conservatoire du Grand Chalon
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Un morceau parfait pour débuter une journée ?
Si c’est une journée qui démarre doucement, ça va être quelque chose de classique. Un mouvement lent, doux avec peu d’instrument, comme le Trio à l’Archiduc de Beethoven. Si c’est une journée qui démarre très vite, quelque chose de plus pop peut-être, de plus rock, comme Goldfrapp. Si c’est une journée difficile à démarrer, où je suis fatigué, ce sera sans musique.
Ecoutez-vous de la musique en travaillant ?
Oui, un peu de tout mais pas de classique.
Ecoutez-vous de la musique en faisant du sport ?
Non, car j’aime être dans le silence.
Quel est le dernier très bon morceau que vous ayez découvert récemment ?
Ville Morose de Nadine Shah.
Trois mots pour définir la musique classique ?
Profondeur, temps long et multiplicité d’émotions – mais ce dernier n’est pas très joli.
Trois mots pour le jazz ?
Je mettrai la profondeur et le temps étiré aussi. Et c’est déjà pas mal.
Trois mots pour la musique pop ?
Pour moi, il y a davantage de spontanéité, un rapport immédiat et binaire. C’est plus de l’ordre du « j’aime ou j’aime pas », alors que pour le jazz et la musique classique, je suis toujours un peu en interrogation. Si j’y reviens quelques jours plus tard, ce ne sera pas forcément le même avis.
Quel est le premier disque ou morceau de musique que vous avez acheté dans votre vie ?
Des sonates de Brahms pour violoncelle et piano.
Un superbe disque avec une pochette très laide ?
Celui-là. C’est très monde classique, avec l’interprète qui pose de manière soliste. Donc, pas très vendeur.
Est-ce que vous avez une musique qui pourrait être un livre ?
Les symphonies de Mahler, c’est toute une épopée, avec une histoire qui se créé.
Et l’inverse ?
Quand je lis un livre, j’ai forcément une musique qui me vient à l’esprit.
Si je vous dis, « La musique : inutile mais indispensable », qu’est-ce que ça vous inspire ?
C’est un peu la place de tous les arts, ça ne sert pas à grand chose. Mais d’être sur Terre, on ne sait pas trop à quoi ça sert non plus, donc trouver quelque chose de plus beau autour de nous, ça aide.
Qu’est-ce que c’est que la musique commerciale pour vous ?
Une musique où on a perdu la sincérité, où le seul objet de la faire, c’est pour la vendre. Ça se ressent tout de suite à l’écoute : quand on n’est pas sincère, on a du mal à faire passer des émotions.
Est-ce que la pop c’est l’inverse du classique ?
Non, je dirais que c’est une autre manière de s’exprimer, mais que ce besoin viscéral qui est de transmettre quelque chose aux autres, pour moi, c’est le même d’un côté ou de l’autre.
Est-ce que le clip est un bonus pour la musique ?
Non, je préfère écouter sans image et me les créer.
Est-ce que ça pourrait exister des classes de réalisation de clip au Conservatoire ?
Actuellement, on n’en a pas, mais ce n’est pas impossible. Ça pose les questions de l’insertion professionnelle. Savoir comment faire un clip, à quoi il sert, comment il peut nous permettre d’aller plus loin dans la diffusion.
Stage ou masterclass ?
Les masterclass, c’est intéressant tout au long de l’année pour rencontrer les artistes ou découvrir un nouvel univers artistique. Le stage, on va plutôt l’utiliser sur quelques jours, soit pour accompagner les élèves dans leur apprentissage, soit pour faire découvrir le conservatoire à plein de niveaux différents. On les utilise depuis cette année pour faire découvrir le conservatoire à de futurs candidats pour nos classes préparatoires à l’enseignement supérieur et les préparer à une vie professionnelle d’artiste.
Amateurs ou professionnels ?
Pour moi, la seule différence qu’on va avoir entre un amateur et un professionnel, c’est le fait d’être rémunéré ou non. Si on prend toute l’histoire de la musique, on a eu des amateurs qui avaient un niveau absolument incroyable : dans la musique russe, de grands compositeurs comme Moussorgski, Korsakov qui avaient un autre travail à côté et qui ne se considéraient pas forcément, au début de leur carrière, comme des professionnels de la musique. Soit on en vit et on est professionnels, soit ce n’est pas notre métier et on est amateurs, peu importe notre niveau.
Pourrait-on imaginer un auditorium Amy Winehouse au conservatoire ?
Avec les départements Musiques Actuelles Amplifiées et Jazz, on a déjà ce qu’il faut pour faire des reprises en tout cas.
Est-ce que vous avez un disque inavouable ?
J’adore écouter Didier Super.
Sur quel système son écoutez-vous de la musique ?
J’aime beaucoup le casque, car ça donne l’impression de se créer une bulle et d’être tout seul avec la musique. Ou alors, des bonnes grosses enceintes.
Quelle est la pièce où vous écoutez le plus de musique ?
Je suis très rarement dans la même pièce. Je pense que j’écoute beaucoup plus de musique dans le train.
Quel est l’endroit idéal dans le monde pour écouter de la musique ?
J’aime le train, y’a un côté hyper poétique de se déplacer en même temps, un lien entre le mouvement que l’on écoute et le mouvement qui se passe autour de nous. Plus le fait d’avoir un côté très statique sur ce que l’on fait à un moment donné, ça, j’adore. Après, il y a aussi écouter la musique la nuit, dans une pièce tamisée. Pour moi, c’est quelque chose qui est super aussi, avec ce côté un peu cocon.
Quel est votre disque refuge ?
Les Quatre Derniers Lieder de Strauss.
Complétez : apprendre, sensibiliser et ?
Aimer.
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propos recueillis par Lucas Le Texier,
le 19 mars 2025 à Chalon-Sur-Saône
photos © DR
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Stage -découverte des classes préparatoires à l’enseignement supérieur, Musique et Danse, les 5 et 6 avril 2025.
détails sur conservatoire.legrandchalon.fr : site web
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