ARK
Joseph Bijon : guitare ⋅ Benoît Keller : contrebasse ⋅
Clément Drigon : batterie, percussions
Chronique de l’album Travelling Minds sorti en décembre 2020
First Steps. D’aucuns auront fait des pas de géants, d’autres des pas chassés pour leurs premières gravures d’importance. Le trio ARK, lui, pour la sienne (sorti en décembre dernier) aura fait ses trois pas sur le côté. Marchant sur les balises d’un jazz tenté par l’Americana et de ses représentants famous & glorieux comme Bill Frisell, John Zorn et Marc Ribot, cette triade bourguignonne prend vite le fossé. Parfaitement. C’est-à-dire en oubliant de s’y embourber. C’est du triple saut, de la marche nordique. À grande enjambées, on entre dans ce Travelling Minds. Malgré le rythme la Waltz d’ouverture. Le soin de la mélodie s’impose rapidement, la cohérence du combo s’affiche. Simple, claire et réactive comme dans les soubresauts de People Square. C’est carré, volubile. Bien entendu, c’est le début du chemin mais c’est déjà quart de tour et compagnie. Ici, la compagnie, c’est Joseph Bijon, Clément Drigon et Benoit Keller. On passera très vite sur la parentèle des deux premiers, en prenant tout juste le temps pour piger que la clarté vient rarement de nulle part. Pour le Troisième Larron, c’est la foire. Aux idées. Pesées, as usual, avec une économie de discours qui fait un bien fou dans les déferlantes communicationnelles de ces derniers mois. La guitare façon Bijon ne s’arroge pas pour autant de longs solos de cowboys jazzy mais perce ses saillies avec d’assez d’espaces pour la science prometteuse des balais selon Drigon. Le premier album d’ARK avance ainsi, clairement, avec de grands pas de mini-géants têtus.
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Guillaume Malvoisin
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