Nuits :
Stéphane Clor, Armand Lesecq,
Tom Malmendier et Émilie Skrijelj

festival Météo, Mulhouse, vendredi 28 août 2020.

Stéphane Clor au violoncelle © Jean-Claude Sarrasin

À la nuit tombée, Nuits prend le pavé. Quartet dans quart de veille et règle au quart de tour. Soit Armand Lesecq en électricien frontal, Stéphane Clor, animateur du Dreieck Interférences et ici contrebassiste, Tom Malmendier, haute silhouette derrière les fûts de sa batterie et Emilie Skrijelj ferrée à son accordéon. Les deux derniers évoluant par ailleurs au sein du très sensible Les Marquises, ils portent l’assise de la contrebasse sur le terrain de l’intimité ouverte. Pour preuve, l’ostinato d’entame de set, versatile, volontaire, placé entre les mains de la touche électronique. Voilà pour le dispositif. La circulation des idées y est aussi fluide que le trafic sur le Ring bruxellois un jour de confinement. Pour ce qui est joué, il y a une chose proche de l’effet iceberg. Hors de ce qui est visiblement en jeu, il y a des affaires faites en-dedans de soi, les débats sont pudiques, délicats, patients et mûs par une humble science. Ça joue avec les limite du perceptible, ça peut agacer l’envie d’en vouloir plus – plus haut, plus franc, plus fort – mais ça offre un entêtement des bordures qui peuvent coûter la victoire à un leader cycliste. Chaque geste asséné, répété avec une frénésie minuscule vient grossir le mouvement d’ensemble. L’empan des sonorités est large, la dynamique de jeu ultra cohérente. Alors les Nuits tombent avec la douceur de l’aube. Et jouent avec le clair obscur, façonné sur le vif, d’un accord commun.


Guillaume Malvoisin
photo © Jean-Claude Sarrasin

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Affiche festival Météo 2020

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