Vincent Lê Quang Quartet

Vincent Lê Quang, saxophones ⋅ Bruno Ruder, piano
Joe Quitzke, batterie · Guido Zorn, contrebasse

Chronique live. Le Crescent, Mâcon, janvier 2022
Photos, Café Charbon, D’Jazz Nevers, janvier 2022

Vincent Lê Quang Quartet - D'Jazz Nevers

Vincent Lê Quang Quartet © D’Jazz Nevers

Pour définir sa musique, Vincent Lê Quang parle de jazz poétique. Dont acte. Quiconque prendra cette def au sens d’un objet qui fore des trouées dans l’attendu aura visé juste. Ce quartet est en 3ème date de tournée BFC et la poésie dont il est question ici est celle qui déstabilise. Pas celle qui enjolive ce dont on peut avoir l’habitude. Ce jazz, tel que le quartet le pratique pour ce set au Crescent, combine mélodie soignée, groove de chambre soigné et une liberté introspective magistrale. C’est beau. Oui. C’est profond. Oui, aussi. L’équilibre est mouvant et émouvant, ça côtoie Cole Porter, Sinatra et Coltrane, on se baigne joyeusement dans I Concentrate On You, La Possibilité dune Île nage pas loin des eaux de Love. On cotoie aussi les jours de printemps, les hommages déférents (à Machaut, à Shorter) comme la désuète escarpolette. Ceci n’est que sujets, remis sur l’ouvrage du jeu par l’interplay ultra fluide. Lyrisme élégiaque assuré pour le sax, tenor et soprane, libération d’espaces rythmiques pour le piano. Fondation vibratoire pour la basse de Guido Zorn face à la recherche constante en ponctuation de Joe Quitzke. Basse batterie disjointes sur le papier et réunies diablement dans l’oreille. Sur ce lit de bancal maîtrisé parfaitement, Lê Quang et Ruder font le leur de lit. Bougeant les silences et les heurts, versés dans le bien commun. Cette musique ne pourrait advenir en d’autres mains, dit en substance le saxophoniste, mettant le doigt ainsi, sur une vérité. À huit mains, on peut forger à bras raccourcis des poèmes sonores et un sérieux trésor musical.


Guillaume Malvoisin

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