TisDass
Chronique live. Dijon, juin 2022
Grésilles en Fête. Zutique productions et Ville de Dijon
Classe de seconde, mathématiques. Vecteurs et courbes exponentielles. Double mouvement de balancier. Contradictoire, paradoxal et finalement hypnotique. On est dans la même gamme avec le desert blues façonné par TisDass. Prendre Assouf Nakal sur disque (Amanar, Bolingo Art, 2021). Rien ne déborde, rien ne transige. Tout est mouvement, façon spirale rectiligne. Paradoxal, nous disions plus haut. Prendre le même Assouf Nakal en live, calé par Zutique et la Ville au Parc des Grésilles, livré sous une tente, elle-même montée sur une pelouse au cœur d’un terter dit prioritaire. L’hypnose a déjà pris depuis longtemps quand TisDass attaque ce titre. Les hommes dansent et tournent devant, plus loin la pudeur de quelques femmes se voile tout juste, sous des tissus de couleurs, un peu plus loin. Tous battent de mains, les sourires ont pris d’assaut les visages. Et tout repose sur une seule chose, fascinante et désarmante. Le drumming. Bien entendu, les harmonies vocales sont fluides, les solos de guitares plutôt du genre cristallin. Bien entendu, il y a les tournes pensées simples pour être répétées et donc efficaces, il y a les paroles aussi, qui disent l’urgence du monde et de ce qu’il conviendrait que nous en fassions enfin. Mais le drumming. C’est lui le vecteur ici. Drumkit ultra basique, on dit jazette, dans le jazz, comme on dit gazette, en journalisme. Ça défile, ça déroule, ça raconte des histoires récurrentes et toujours un peu édifiantes. Et ça le dit d’un coup sec qui ne trompe pas. Break posés à l’étouffé, cerclage de caisse claire mis à contribution. La danse est en entier contenue dans les frappes. Le blues touareg de TisDass avance ainsi, dans les plis et les replis de cette battue résolue et vivace. Cette force motrice pour les courbes de voix et de guitares qui ont, alors tout loisir pour régler la meilleure des équations. Mettre en accord un évènement comme Grésilles en Fête et l’ensemble d’une ville et d’une Cité pris dans les remous de leur besoin de parfaits vertiges. Parfait, indeed.
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Guillaume Malvoisin
/ photos © DR
+ ressources :
TisDass : site internet
Zutique Productions : site internet
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