Think Big, freelanthropes jazz
Zutique reçoit un puissant quartet d’improvisateurs à Dijon, à la Péniche Cancale. Concert mercredi 9 mars à 20h. LeBloc a reçu l’invitation de Palabres d’avant-concert. En attendant de prendre la voix à la source, voici quelques notions-clefs pour se perdre en toute sécurité dans cette musique magnifique.
Voir grand, c’est amusant © Rémi Angeli
C’est quoi la combine ?
Un quartet. Soit 4 musiciens, donc. Rencontre via le projet The Bridge. Tradition explorative au sein des Vibrants Défricheurs pour les 2 français, action de la pensée musicale pour les 2 musiciens de Chicago. sur la side frenchie, le contrebassiste Thibault Cellier et le saxophoniste Raphaël Quenehen, activistes impérieux au sein de Papanosh, et deux freemen de la scène de la Yellow City. A Chicago, Mike Reed est batteur et membre de l’AACM et Ben Lamar Gay est trompettiste-multi-instrumentiste. Pensée globale ? haha non, sir. Mais une vision XXL de ce que jouer de la musique ensemble peut bien vouloir dire.
C’est bien ce passe-passe ?
Oui, évidemment et c’est même très bien. Think Big, c’est encore mieux qu’une finale de coupe Davis France-USA. C’est sans doute plus amical mais pas moins disputé. Car Think Big c’est un line-up d’improvisateur costauds. Y’a de l’idée et de la technique. C’est fluide, inventif et réactif. Deux cultures musicales qui se font face, avec leurs instrus et les modulations possibles : gong tournant, flûtes bricolées, tuyaux de PVC siffleur etc. Bref, ce qui est beau, aussi, c’est que Think Big est un quartet inédit. De la joie manifeste et du jazz joyeusement libre. C’est beau.
C’est qui déjà ceux-là ?
On l’a dit, 2 français et 2 africains-américains. 4 musiciens en vue sur les scènes et festivals de jazz. On peut carrément appeler cela, un quatuor de reustas. Promis. Deux traditions musicales entremêlées dans une même volonté d’inventer de la musique sur l’instant. On y entend de la matière travaillée en direct, des mélodies solides et des solos brûlants. Vu le niveau de chacun, c’est léger et puissant. Indéfinissable, forcément mais véritablement émouvant. Le genre de truc calé entre Stevie Wonder et Ornette Coleman. Faut savoir être curieux. Pas mal.
Le récap :
THINK BIG
Raphaël Quenehen saxophones
Ben LaMar Gay trompettes
Thibault Cellier contrebasse
Mike Reed batterie
—
concert produit
par Les Vibrants Défricheurs
et Zutique Productions à la Péniche Cancale
mercredi 9 mars à 20h – Péniche Cancale/ Dijon
La stat : 0.5
La belle idée de ce quartete est que la rythmique est franco-américaine. Thibault Cellier à la contrebasse, Mike Reed à la batterie. C’est malin et plus risqué. La rythmique c’est souvent ce qui fonde une groupe, il faut être complice. Là, Think Big innove et prend son risque, comme on dit du côté du faubourg Saint-Honoré.
Le dico impro : dé-libération.
Basiquement, c’est complexe. En musique, c’est une bonne chose d’être complexe, surtout qu’on peut l’être en restant attractif. Ici, la ‘dé-libération’ est collective. Une sorte de VIème République du jazz. Démocratique, ficelée sur l’instant, avec les forces et les idées du peuple qui la compose. Pas de réflexion parasite. On joue et on avise. Puis on partage. Pas pire.
Le profil du set :
Prono difficile. On est sur de l’impro donc de l’imprévu. Ce qui est certain, c’est la qualité de ce qui sera créé. Beau jeu, beaux mouvements, belle fluidité. On peut envisager sereinement un set bourré d’idées bien faites jouées par des têtes bien pleines. Du boulot d’outsiders de compèt’.
La décla :
« Proposer des objets artistiques singuliers, au sein des Vibrants, est une prise de risque et une nécessité pour déjouer les attentes, mettre en avant la musique et confronter le.la spectateur.trice à ses désirs. »
Raphael Quenehen, saxophoniste du quartet Think Big
(Jazz Mig Mag, décembre 2021)
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