Potlatch

Florent Ormond : saxophone, duduk ⋅ Louis Vicérial : basse ⋅  Constantin Meyer : trombone, serpent ⋅ Jordan Teixeira : guitare ⋅ Hugo Dordor : batterie

Interview. Rencontre à Besançon, octobre 2021
La Rodia, Scène de Musiques Actuelles.

Potlatch

Potlatch ? D’où vient ce nom ?
Florent Ormond : C’est un mot des Indiens chinook qui signifie “donner”. Il désigne aussi une cérémonie dans laquelle on donne sans attendre en retour, mais où l’obligation de rendre est là.

Jordan Teixeira : On aimait bien le côté positif du nom. Déjà, dans le groupe, chacun amène son idée. On essaye tous de donner un peu. Si ça marche, le public donne en retour. Ça nous donne envie d’aller plus loin.

Le line-up de Potlatch compte pas mal d’influences ?
JT : Il y a Constantin, le tromboniste, qui vient de la musique baroque et ancienne.

FO : Moi, qui vient du jazz.

JT : Louis, à la basse, qui aime bien les musiques du monde et le jazz. Hugo, le batteur, qui vient de la musique africaine et du hip-hop. Quand à moi, j’ai un côté rock et métal. 

Carrément math-rock, Jordan.
JT : Ça fait un peu partie de mes influences aussi. On trouve du math-rock, ou encore de la noise. J’aime qu’une guitare ne sonne pas forcément telle quelle. Ça apporte de la diversité, vu qu’on a fait le choix d’avoir des soufflants avec un son naturel. 

C’est un parti pris de la jouer accoustique ?
JT : On a toujours hésité. On avait surtout le côté jazz au départ, avec de très longs morceaux et beaucoup d’improvisation. Maintenant, on va plus vers les musiques actuelles en électrifiant nos instruments et des morceaux de plus en plus construits. On les retrouve sur le nouvel album. En revanche, on garde toujours des passages d’impro. C’est important que ce soit libre dans le jeu. 

C’est une musique en grande partie écrite, non ?
JT : On a des parties écrites, qui découlent de parties improvisées. À un moment, s’il y a un truc qui match, on fixe les choses en gardant une partie libre. C’est souvent comme cela que ça marche : on rajoute chacun une petite pierre à l’édifice. 

FO : Chacun est libre de ses influences. Ça m’est arrivé de n’être pas fan d’une idée puis de laisser jouer, écouter, et à la fin, d’acquiescer. Il faut que j’aie un déclic, que je trouve une histoire à raconter, une justification.

Vous jouez certains instruments atypiques dans le jazz.
FO : Constantin joue du serpent, un vent qui a une embouchure assez proche du trombone mais avec un souffle qu’on ne trouve nulle part ailleurs, qui allait très bien pour Dune. Il y a aussi le duduk, un hautbois arménien. J’ai eu une mélodie en tête sans imaginer un autre instrument pour le faire que ce hautbois qui est empreint d’une nostalgie naturelle. 

C’est quoi l’interlpay chez Potlatch ?
JT : Tout part de l’énergie sur scène. Si, par exemple, Florent joue un chorus de sax bien inspiré, on va avoir tendance à faire monter un peu la sauce. Puis, on déborde, on sort du cadre. Il y a un côté assez instinctif, et on reste beaucoup dans l’écoute. Ce qui est assez risqué mais, quand ça marche, quand ça prend pour nous et le public, c’est une sensation assez cool. 

FO : La satisfaction dépend des risques pris à jouer. Le principe de base, c’est de prendre plaisir à jouer.

Si vous devez définir Potlatch en trois mots, quels seraient-ils ?
FO : L’Autre.

JT : Instinctif.

FO : L’amour, c’est la base de tout pour moi, et on s’aime bien. C’est même la base pour jouer de la musique ensemble. On est amateurs. Ce n’est pas péjoratif, c’est la base de tout ce qu’on fait. 

Potlatch 2
Potlatch 3

— photos © LeBloc / CRJ (2021)


Propos recueillis par Lucas Le Texier à Besançon, le 22 octobre 2021.

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