NoSax NoClar, c’est clair.
Tribu festival, Dijon, mardi 29 septembre 2020.
NoSax NoClar, c’est clair. C’est inspiré. Tiens, prenons ce track, Sandman. De l’inspiration, NoSax NoClar en a à revendre. Forcément, un duo de deux soufflants, ça manquerait sinon. Plus sérieusement, NoSax NoClar ça tricote côté inspi comme ça sonne côté patronyme. Ça mélange, ça entremêle, ça entrelace. Sandman, vient en partie du répertoire des musiques de transe berbères. Le morceau visite aussi le souffle continu, les hypnoses modernes. Et c’est beau, fin et précieux. Pas dans la fabrication, ça sait sourire, mais précieux dans l’inventivité, dans la précision des formes et des formules. Dans l’équilibre entre les mélodies et l’arsenal du jazz contemporain : growl renouvelé, jeu de clés, slap-doowap bruitiste, etc. Cependant, et c’est une des vraies réussites du groupe, NoSax NoClar n’est pas conceptuel pour trois pommes, pas alambiqué pour deux sous. C’est complexe et tissé serré mais ça respire et ça sait rester joueur. Julien Stella et Bastien Weeger, en bons tourangeaux volubiles, semblent s’entendre et se tendre des pièges à qui mieux mieux pour mieux jouer à les déjouer. Au cœur des équations techniques mises en jeu, chacun pousse ses instrus dans les limites de ses forces de récit. Élégie sobre pour le sax soprane, petit théâtre rugueux de la clarinette basse. Pas de surenchère pourtant. En dehors des phases de bretteurs à gage, ça respire, on l’a dit plus haut. NoSax NoClar se balade sur toutes les côtes du planisphère, avance avec des danses miniatures (celle, subtile, Moon), avec des récits de vent transitant d’Israël en Egypte (Kahmsïn, imparable) et des mini-calmes sans tempête apparente. Mais avec du souffle à revendre. À servir, serait plus juste, ici. C’est clair.
—
Guillaume Malvoisin
photo © Edouard Roussel / Tribu Festival
visuel affiche © Magali Baracco
—
+ d’infos sur le Tribu festival
+ d’infos sur NoSax NoClar et le dispositif Jazz Migration
D’autres chroniques de live pourraient également vous intéresser.
C’est par ici.