Le Cosmos, la rage de vivre
et un gang de filles
Météo, Mulhouse Music festival, samedi 27 août 2022.
Rob Mazurek solo
Sound and Vision, pas mieux pour résumer le dernier 12h30 de Météo 2022. Bowie a assez pompé ses petits potes de musique pour qu’on puisse lui emprunter un précepte sans rougir. Pour ce solo, joué à Mulhouse, le Sound est immersif, frontal et impératif. La Vision est celle des angles et des prises des murs de grimpe du CMC, fragments mis en apesanteur et joints par le son, piano d’abord, puis trompette puis machines enfin. Unifiés aussi par le regard du spectateur dans une gigantesque installation-performance. Pas moins immense que la machine à fracasser des étoiles jouées la veille avec Danielle Mitelli au même endroit.
Mazurek confiait au magazine web Chain DLK que jouer c’est aussi « projeter des éléments sonores dans une expérience cohérente ou non, afin d’apprendre ou de trouver la raison pour laquelle nous sommes ici, d’où nous pourrions venir et où nous pourrions aller. » Indeed, ce solo est hanté par la mort, par l’impermanence, par la rage de secouer l’espace établi. Une autre trompettiste a pris, plus tôt dans la semaine, son parti à son propre carrefour, à sa propre devise, titre d’un de ses groupes, Fly Or Die. Partie pour aller voler dans d’autres sphères, convoquées par un Mazurek fissurant l’espace sonore à grands coups d’éclairs supersoniques. Taillés, repris, revisites sur l’instant par la voix ou l’électronique. Tout cela sans rien devoir au hasard. Ni au destin d’ailleurs. La mort n’est qu’une anecdote de la vie, après tout. Ce set doit certainement davantage aux cycles qui règlent le monde et le cosmos, terrain de jeu favori du trompettiste. Compositeur sur le vif, fascinant. Parti initialement de Chicago, posé temporairement à Marfa, Texas, pour aller tutoyer l’univers. Et secouer quelques fantômes.
MOPCUT & Rabih Beaini
Mariam Rezaei /
Bown
Tarzan Tarzan
& Les Guestas
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Guillaume Malvoisin
photos © Alicia Gardès
aliciagardes.com / instagram
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