le matrimoine
de PointBreak : linda olah

Nouveau shot du Matrimoine de PointBreak, garni par les musiciennes qu’on adore. En amont d’une date au Maquis à Dijon, Linda Olàh verse quelques éléments au dossier.

par | 23 Mai 2024 | articles

Vittorio Monti
& Johann Sebastian Bach

Commençons par le commencement. Dans mon cas, c’est le violon. Une moitié de moi porte l’héritage d’une lignée de musiciens hongrois, qui remonte au 17e. Qui dit « ancêtres musiciens hongrois », dit « violon ». Je triche un peu avec ce Matrimoine, et cite deux artistes en un. Impossible de les départager. Monti, car son Czárdás était la première pièce de musique qui m’a fait vibrer, et Bach, car c’est grâce à lui que j’ai pu approfondir mon amour du violon, puis de la musique. Je me rappelle avoir passé des heures avec les Partitas, n’ayant évidemment jamais réussi à obtenir le résultat qu’elles méritent. Mais les heures n’étaient, malgré tout, pas vaines, entraînant à la fois mes oreilles, mon appétit et mon émerveillement pour la musique.

Bob
Hund

Si mes premières respirations musicales sont liées au violon, mes premiers cris se sont développés avec le chant. Passons à mon autre moitié, qui est suédoise, et à une période de rébellion. «Bob Chien» est un groupe de rock qui a su tenir plus de 20 ans sans se séparer. Un son unique, excentrique et doté de paroles dignes d’un prix Nobel. Difficilement traduisible, grâce à un jeux métaphorique et une maîtrise des rimes irréprochable… mais si vous êtes curieux vous pouvez toujours tenter un google translate du morceau Tinnitus i hjärtat Acouphène dans le cœur»).

The Roots

Étant une omnivore de la musique, le hip-hop devait être cité quelque part dans cette liste. Le time, le flow, les paroles… Grande source d’inspiration. J’ai hésité entre Roots Manuva, NWA, Busta Rhymes, Fugees, King Geedorah je me suis finalement arrêtée sur The Roots et c’est beaucoup lié à leur album Undun. On y écoute l’histoire de Redford Stevens, de sa mort à sa naissance. Malgré les quatuors à cordes un peu trop prétentieux à la fin, ce disque m’a frappée par sa structure et la production immaculée signée Questlove.

Lindha Kallerdahl

Si les envolées équilibristes, la justesse et la chaleur de la voix d’Ella Fitzgerald sont mon baptême du jazz vocal et l’intensité de Betty Carter ma profession de foi, alors Lindha Kallerdahl doit être ma confirmation. Chanteuse importante de la scène d’improvisation en Suède, elle a ouvert une porte vers l’inconnu et m’a bousculée et incitée à aller chercher de la musique dans tous les sons qui peuvent être produits par la voix. À découvrir sous forme de TEDx talk ou sur son disque folk/rock, Let’s Dance.

Rahsaan Roland Kirk

Ma première rencontre avec Roland Kirk, c’était au Lycée avec The Inflated Tear. Ce disque reste un de mes albums de jazz préférés … Il est touffu, farfelu, ça part dans tous les sens mais avec un fond toujours bien ancré dans la mélodie. Kirk a une manière de jouer la musique, proche d’un jeu d’enfant : c’est franc, intuitif et touchant. Tout le disque vaut l’écoute. Entre Many Blessings, l’immense version live de Inflated Tear où il joue sur plusieurs saxophones simultanément,  A Hand Full of Fives et le standard I’m Glad There Is You, il y en a pour tous les goûts.

Carla Bley

J’ai découvert Carla Bley assez tard, mais, depuis, je ne cesse pas d’être fascinée par sa justesse mélodique et harmonique. J’ai eu la chance de collaborer avec elle, en 2020, avec l’ensemble STHLM Svaga. Elle nous a écrit une pièce, intitulée Bells and Whistles. Elle éprouvait encore une réelle curiosité et sa communication (qui passait souvent par Steve Swallow, son conjoint et manager) était toujours d’une grande gentillesse et d’une grande modestie. Je vous conseille de commencer vos journées en douceur en écoutant Jesus Maria, sur le disque 1961 du Jimmy Giuffre 3. C’est un conseil que je m’applique souvent.

Nina de Heney

Bassiste avec qui j’ai eu le plaisir de finir mes études de Master au conservatoire de Göteborg (Suède). J’avais l’impression d’avoir atteint une impasse avec mes cours particuliers. J’avais étiré ma voix dans tous les sens : classique, contemporain, impro, jazz, comédie musicale… J’ai décidé de demander à Nina de m’accompagner pour la fin de mes études et elle a bien voulu. Les cours ont été consacrés aux duos improvisés et à de longues discussions autour de la vie. C’est une grande musicienne qui n’est pas reconnue à sa juste valeur ! À découvrir sur son disque solo, Three.

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