Lettre imaginaire
a john coltrane

une création sonore par LeBloc

Pourquoi un poète se sentirait-il redevable d’un saxophoniste ? Qu’est-ce qui sonnerait dans les mots de l’un qui entrerait en résonance avec les notes de l’autre ? Un sentiment commun ? Sans doute. Indicible, profond et puissant. Jean-Claude Pinson dit avoir appris à écrire avec John Coltrane comme tuteur. Pas mal. Aymeric Descharrières, sax compagnon de ce magazine, s’est approprié cette Lettre imaginaire pour tracer un sillon personnel, brouillant les cartes entre la parole d’Adélaïde Pornet et la musique qu’il a créée. Voici 30 minutes imaginaires, certes, mais furieusement ancré dans le réel d’un hommage bien foutu.
Depuis 2010, Aymeric Descharrières et Guillaume Malvoisin se croisent dans les mots de Jean-Claude Pinson, avec Drapeau Rouge et Free Jazz. Relapse avec cette Lettre imaginaire à John Coltrane, lue par Adélaïde Pornet.

Aymeric Descharrières et Coltrane

Aymeric Descharrières (Explicit Liber) © Médéric Roquesalane

« 26 juillet 65. J’exagère à peine si je dis que ce jour a décidé de ma vie, John. Je ne me suis pas mis au sax, mais pourtant je suis devenu votre élève. Votre élève en tout. Avec vous, j’ai d’abord appris à écrire. À chercher, dans l’écriture, le chant, le groove. Appris à ne pas me contenter de peu. À vouloir toujours la haute équation, celle où existence et chant finissent par s’équivaloir. Appelons ça “lyrisme”. Vous-même avez employé le mot. “Ce qui m’intéresse avant tout, avez-vous un jour déclaré, c’est d’aller vers plus de lyrisme. Voilà ce que j’entends par “beau”.” Entièrement d’accord. Et pas n’importe quel lyrisme. Pas de la bluette. Du blues costaud, un lyrisme puissant, cosmique. » (Jean-Claude Pinson)

Aymeric Descharrières, saxophones, compositions
Adélaïde Pornet, lecture
Cyril Petit, mixage

Lettre imaginaire à John Coltrane est un texte de Jean-Claude Pinson,
publié en 2011 aux éditions Impressions d’Europe

production Aurélie Cognard, Guillaume Malvoisin pour LeBloc / website

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