« It’s All About the Love ». Pas vénères, ces trois frères. Ici, c’est à fond la funk. Production léchée, pimpée par la food soul angoumoisine. Six musiciens, ça fait pas mal de de pieds en rythmes. Ajoutez ceux d’une salle comble à l’Espace des Arts. On a une boots dans les années 70, une sneakers chez Snarky Puppy. Le groove joue collectif, mené à la baguette par les trois faux frangins. Trinity, beau nom pour une compo, est une belle déclaration d’amour fraternelle autour de ces trois fanas de Great Black Music. Julien Anglade chante R’n’B, avec le petit bend de lover dans la voix, qui vous touche direct l’âme. D’Angelo danse pas loin, l’acid-jazz british non plus. Rivée à ses claviers, nappes deep and funky. Puis, la petit cocotte d’Alvin Amaïzo s’immisce, discrète, sa voix toute en douceur. Ça vient exagérer ce qu’il faut dans les vocales, petit secret rodé par la soul music pour mimer nos affects amoureux. George Benson se dandine, tout proche, entre lignes chantées et grattées. Métronomique, la soul kickée par le dernier des frangins, Dorris Biayenda batteur dissert. Pour le dessert, dans la famille Lehmanns, on sert du vent. Des cuivres et des soufflants  en backside façon feu Art District, ou lignes de basse méthode Stuart Zender. Fin de concert et début de tournée récompensés. Standing ovation. Jour de paye bien avant l’heure. Classe.

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Lucas Le Texier
photo © Espace des Arts
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