julia robert

Internote, saison ici l’onde,
galerie Interface, Dijon, jeudi 25 janvier 2024

par | 31 Jan 2024 | articles, concerts

Julia Robert Interface et ici l'onde

Tractions, étirements et autres souplesses. Aux cambrures et équilibres instables de l’exposition Philippe Ramette, répondent d’autres torsions et tensions. Celles d’Alètheia. Solo en forme de longue phase, joué à la viole d’amour par Julia Robert. C’est baroque, forcément baroque. Ça combine le XVIIIe siècle et l’impro contemporaine. Baroque, parce que ça assemble aussi le très haut, le prosaïque, les effets, les scansions et les poussées viscérales. Dès la lente improvisation sur l’alap d’entame de set, jusqu’aux chants gutturaux arrachés au répertoire des indiens mapuche et à la poussière. Des premiers, Julia Robert a quelque parentèle, de la seconde, elle façonne des danses sensorielles, elle modèle des westerns frelatés venus du fond de l’âme. Pédales d’effets aux pieds, l’altiste vient perturber et sublimer ce qu’elle a produit, acoustique, plus tôt, contrairement à l’usage plus rock des-dites pédales, sans doute ici encore plus brut plus inventif. Le chant qui s’élève alors sur les courbures saturées et les textures sonores, emplit la pièce et les corps alentour, butte sur le piédestal, exposé et démultiplié à la galerie Interface par Ramette, pour mieux lui échapper ensuite. Avec souplesse, d’une empreinte éphémère mais durable.


Guillaume Malvoisin
visuel © Juliette Tixier / ici l’onde

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