Håla Duett

L’hypnose sous scie sauteuse. Håla Duett, c’est prenant, c’est acéré et c’est un duo. On l’aura pigé très vite, tout est dans le nom. Descendu de sa batterie, Sheik Anorak, pas en froid avec le groove sous overdrive, tient la matière du combo. Six cordes de Telecaster versées dans une équation qui ne semble pas chercher de solution véritable mais se délecte d’une urgence imparable. Rock ? Oui, Kraut ? Oui oui aussi. Mais pas trop Kraut-teuton, africano-punky-pop tendance Seattle plutôt. Hymnes grunge, formats courts, répétitions à plaisir éthio. Le tout propulsé par l’autre batteur du duo, Yann Joussein. Jamais en reste pour la saillie et le noise speed et brutasse, Joussein reste impavide et joue donc vite. Et foutrement à propos. Son drive qu’on a pu voir dans des situations plus périlleuses, s’amuse ici non pas d’une facilité mais d’une simplicité qui le rend redoutable, et carrément contagieux. Impossible de rester tranquille, impossible de la jouer low profile face à Håla Duett. Ça souffle le chaud sans rien céder au froid, ça joue fort et ça joue beau. Presque trop tôt dans la soirée pour un pogo joyeux, ce set lançait quand même des appels à des mouvements de foule désorganisés. Précieux.

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Guillaume Malvoisin
photos © Edouard Barra / Tribu festival
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