Le jazz, B.O. de son temps ? C’est l’objectif de Romain Baret avec un titre évocateur : Essor et Chute (de notre Civilisation). Un quintet de musiciens + un ingénieur lumière qui dresse le panorama de l’humanité et de son histoire sous le capitalisme. Forcément, ce rapport est un peu houleux. Rakatak de caisse claire, groove cassé de basse, solos de guitare rock. Le film est un grand opéra contemporain, fait de lueurs vives et de fracas sonores. Le sonore décrit notre monde, son présent et son avenir avec des compositions qui partent des modalités du contemporain. Le bruit de notre dépendance aux barils de pétrole, prétexte à un point d’appui fortissimo du groupe. On ressent l’exode rural et la pesanteur des pas des gens dans le croisement entre la légèreté des vents et la lourdeur de la section rythmique. Les pièces se jouent et s’écoutent dans un grand crescendo qui concorde vers le point de chute. Jusqu’à la question de fin avec Ci-gît un gulf stream. Contrebasse et vents qui dialoguent, calme après la tempête, l’élément terre et l’élément de l’air, exit celui de feu. Un crépuscule sous forme de réconciliation. Voire d’un nouvel espoir.