BCUC

Suite logique de Håla Duett. Ici, pour le pogo, l’heure est idoine. La troupe de BCUC prend la grande scène. Sans procès ni protocole. Percus franches, corps en boucle et gorges d’acier. Si tu ne vas à Soweto, Soweto viendra à toi. Pratique, IRL. BCUC c’est de l’émotion sèche trempée dans du métal en fusion, c’est du groove battu du plat de la main, c’est du spirituel où le corps remplace l’hostie. On n’y mord à dents pleines. Et le feat. impromptu de Jowee Omicil au sax alto notera rien aux racines sauvages remuées par le combo sud-africain. C’est de la musique populaire. En circuit court. Du peuple au peuple. Avec toute la science de l’immédiat et la sagesse revêche dont un peuple est capable. Ça brutalise, ça transcende, ça séditionne. Ajoutons que BCUC, c’est la concrétion de Bantu Continua Uhuru Consciousness, à traduire par « l’homme est en marche vers la liberté de conscience ». Là, en attendant, à bien regarder les yeux et les sourires ouverts de la salle en mouvement à La Vapeur, la conscience est dans les genoux. La tête a suivi, plus tard, bien plus tard. Joyeusement.

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Guillaume Malvoisin
photos © Edouard Barra / Tribu festival
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