les interviews popopop :

bada-bada

Questions échevelées pour réponses spontanées. On apprend à connaître un groupe par les voies détournées, la culture pop et les voiles de pudeur. Sérieux ou pas, à vous de jauger. Avant la soirée New French Touch à La Rodia, samedi 23 mars, voici la Popopop de Bada-Bada, combo majeur du groove hexagonal. Foot, Moondog et sonnerie de téléphone.

Bada-Bada

bada-bada

Tiss Rodriguez : Drums
Leo Fumagalli : Saxophone
Lilian Millle : Trumpet / Synths

Votre musique, c’est plutôt un son qui pense, ou une idée qui se danse ?

— Les deux ! C’était un peu l’idée de ce projet. On avait envie de quelque chose d’intériorisé et de profond en terme d’émotions, tout en rendant la musique accessible corporellement, en gardant le lien à la danse.

Ce serait qui votre modèle musical absolu ?

— Son Lux !

Et dans un autre domaine ?

— Roger Federer

— Le Stade rochelais
— C’est vrai qu’ils nous ont pas mal influencés dans la prise de décision : « est-ce qu’on répète ou est-ce qu’on regarde le match »
— Peut-être qu’Arsenal a fait plus de ravages sur nos répétitions.

Le tout premier son entendu aujourd’hui ?

— Ma sonnerie de téléphone, un appel de Marion, la manageuse, pour me réveiller.

Premier vrai disque acheté chez un disquaire ?

— Un vinyle de Moondog, acheté chez un disquaire à Paris, quand je suis arrivé.

— Et tu l’as jamais écouté…

— Non, je l’ai perdu avant.

Le plus gros malentendu de l’histoire de la musique ?

— Les étudiants en école de commerce qui font du Reggae.

Vous jouez dans une soirée New French Touch,
ce serait quoi votre souvenir idéal de l’ancienne French Touch ?

— Les Grammys des Daft Punk.

C’est quoi la French Touch ?

— Rien du tout.

C’est vraiment possible de greffer la vibe londonienne en France ?

— Non, c’est impossible de copier. Peut-être une inspiration…

— Même pas, les pays sont très différents, dans la façon d’organiser les projets, de les gérer, de les vivre et, du coup, de les transmettre.

C’est quoi le lien de parenté entre l’electro et le jazz ?

— Le Jazz.

— Ce sont deux structures moins normées, assez ouvertes pour laisser de la place à la spontaneïté et à l’instant.
— Et à la transe aussi, il y a beaucoup de tournes, et l’envie de créer sur l’instant. C’est une chose en commun.

Votre style en electro ?

— Electronica, techno, house.

Votre définition du mélange des genres ?

— C’est quelque chose de plus générationnel que volontaire. Notre génération a grandi avec Internet, avec les séries et les films sur les plateformes. Nos oreilles ont avalé énormément de styles musicaux. La façon dont on s’exprime, musicalement, représentent, un peu, ce mélange des genres. Il y a 50 ans, les genres étaient plus définis, les écoles étaient différentes. Aujourd’hui, nos cultures personnelles sont moins définies.

— Peut-être que c’est commun à d’autres générations, quand même. Grâce aux CDs, la génération d’avant a pu aussi écouter un max de musique. Peut-être que, pour la notre, cela va juste un peu plus vite.

— Avec les réseaux sociaux, avec Spotify, on passe du métal au jazz, à tellement de choses. Si mon père n’a pas écouté de Metal, c’est qu’il n’en avait pas sur CD.

La reprise que vous rêveriez de faire en live ?

— L’hymne du Stade rochelais. Ils ont tenté un hymne, et c’était horrible. Ça a duré deux ans avant qu’ils ne le suppriment. Et maintenant, ça chante Santiano d’Hugues Auffray dans les stades.

Le jazz est-il toujours aussi libre aujourd’hui ?

— Oui, toujours plus, parce qu’il devient de moins en moins définissable.

Chez Bada-Bada, ça discute plutôt avant de jouer ou plutôt après ?

— Tout le temps.

C’est qui le vrai leader ?

— Y’a pas de leader.

Un solo improvisé, ça ne s’écrit vraiment jamais ?

— Si. On est adepte de l’écriture partielle, et de la répétition de certaines idées.

À quoi on pense quand on prend un solo ?

— À être sincère.

— S’il est réussi, c’est qu’on a pensé à rien.

Comment on accommode le jazz aux effets sonores, aujourd’hui ?

— Aucune accommodation possible. Comme il n’ a jamais été vraiment défini. On reste dans l’instant et dans la sincérité.
— Les effets sont aussi une extension de l’instrument. Ça n’a jamais posé de question quant à la guitare. Ça se transpose peu à peu aux autres instruments. C’est lié à technologie, à l’avancée sur les micros. Musicalement parlant, on reste sur de l’extension des timbres et de l’expression.
— Chez nous, le son est une priorité. C’est même ce qui a motivé et scellé notre rencontre.

Un titre pour un morceau pas encore composé ?

— C’est toujours une galère, les titres… Je dirais Hexosphère

— Un nom de planète, ça marche toujours…
Mars, c’est un bon titre.

Le disque à venir que vous attendez le plus au monde ?

— La compile de N’oubliez pas les paroles.
— le prochain Dijon, non ?
— Oh oui ! J’allais le dire… Le prochain Dijon !

Votre meilleur souvenir de scène ?

— Notre concert en Estonie, à Tartu, c’état le début, on ne se connaissait pas encore très bien.
— La Boule Noire, c’était ouf. Notre première sortie d’EP.
— Le concert en Italie avec le coucher de soleil derrière nous…
— Oui, celui-là ! Au festival Jazz:Re:Found, à Turin.

Votre pire souvenir de catering ?

— Une sombre embrouille pour une part de pizza, aux Disquaires, à Paris.

La plus jolie des choses entendues,
en sortant de scène ?

« J’ai jamais vécu une expérience comme celle-là ».
— on nous dit souvent qu’on pleure en écoutant Maria João.


propos recueillis par guillaume malvoisin, mars 2024
photos © Albin Durand

Votre musique, un son qui pense, 
ou une idée qui se danse ?
— les deux ! C’était un peu l’idée de ce projet. On avait envie de quelque chose d’intériorisé et de profond en terme d’émotions, tout en rendant la musique accessible corporellement, en gardant le lien à la danse.

Ce serait qui votre modèle absolu, en musique ?
— Son Lux.

Et dans un autre domaine ?
— Roger Federer
— Le Stade rochelais
— C’est vrai qu’ils nous ont pas mal influencé dans la prise de décision : « est-ce qu’on répète ou est-ce qu’on regarde le match »…
— Peut-être qu’Arsenal a fait plus de ravages sur les répétitions.

Ce serait quoi le tout premier son que vous avez entendu aujourd’hui ?
— Ma sonnerie de téléphone, un appel de Marion, la manageuse, pour me réveiller.

Premier vrai disque acheté chez un disquaire ?
— Un vinyle de Moondog, acheté chez un disquaire à Paris, quand je suis arrivé.
— Et tu l’as jamais écouté.
..
— Non, je l’ai perdu avant.

Le plus gros malentendu de l’histoire de la musique ?
— Les étudiants en école de commerce qui font du Reggae.

Vous jouez dans une soirée New French Touch,
 ce serait quoi votre souvenir ou idéal de l’ancienne French Touch ?
— Les Grammys des Daft Punk.

C’est quoi la French Touch ?
— Rien du tout.

C’est vraiment possible de greffer la vibe londonienne en France ?
— Non, c’est impossible de copier. Peut-être une inspiration.
..
— Même pas, les pays sont très différents, dans la façon d’organiser les projets, de les gérer, de les vivre et, du coup, de les transmettre.

C’est quoi le lien de parenté entre l’Electro et le Jazz ?
— Le Jazz.
— Ce sont deux structures moins normées, assez ouvertes pour laisser de la place à la spontaneïté et à l’instant.
— Et à la transe aussi, il y a beaucoup de tournes, et l’envie de créer sur l’instant. C’est une chose en commun.

Votre style en electro ?
— Plusieurs. Electronica, techno, house.

Ce serait quoi votre définition du mélange des genres, en musique ?
— c’est quelque chose de plus générationnel que volontaire. Notre génération a grandi avec Internet, avec les séries et les films sur les plateformes. Nos oreilles ont avalé énormément de styles musicaux. La façon dont on s’exprime, musicalement, représentent, un peu, ce mélange des genres. Il y a 50 ans, les genres étaient plus définis, les écoles étaient différentes. Aujourd’hui, nos cultures personnelles sont moins définies.
— Peut-être que c’est commun à d’autres générations, quand même. Grâce aux CDs, la génération d’avant a pu aussi écouter un max de musique. Peut-être que pour la notre, cela va juste un peu plus vite.
— Avec les réseaux sociaux, avec Spotify, on passe du métal au jazz, à tellement de choses. Si mon père n’a pas écouté de Metal, c’est qu’il n’en avait pas sur CD.

La reprise que vous rêveriez de faire en live ?
— L’hymne du Stade rochelais. Ils ont tenté un hymne, et c’était horrible. Ça a duré deux ans avant qu’ils ne le suppriment. Et maintenant, ça chante Santiano d’Hugues Auffray dans les stades.

Le jazz est-il toujours aussi libre aujourd’hui ?
— Oui, toujours plus, parce qu’il devient de moins en moins définissable.

Chez Bada-Bada, vous discutez plutôt avant de jouer ou plutôt après ?
— Tout le temps.

C’est qui le vrai leader ?
— Y’a pas de leader.

Un solo improvisé, ça ne s’écrit vraiment jamais ?
— Si. On est adeptes de l’écriture partielle, et de la répétition de certaines idées.

À quoi on pense quand on prend un solo ?
— à être sincère.
— S’il est réussi, c’est qu’on a pensé à rien.

Comment on accommode le jazz aux effets sonores, aujourd’hui ?
— Aucune accommodation possible, comme il n’ a jamais été vraiment défini. On reste dans l’instant et dans la sincérité.
— Les effets sont seulement une extension de l’instrument. Ça n’a jamais posé de questions quant à la guitare. Ça se transpose peu à peu aux autres instruments. C’est lié à technologie, à l’avancée sur les micros. Musicalement parlant, on reste sur de l’extension des timbres et de l’expression.
— Chez nous, le son est une priorité. C’est même ce qui a motivé et scellé notre rencontre.

Un titre pour un de vos morceaux qui n’a pas été encore été composé ?
— C’est toujours une galère les titres… Je dirais Hexosphère
— Un nom de planète, ça marche toujours…
Mars, c’est un bon titre.

Le disque à paraître que vous attendez le plus au monde ?
— La compile de N’oubliez pas les paroles.
— le prochain Dijon, non ?
— Oui ! J’allais le dire… Le prochain Dijon !

Votre meilleur souvenir de scène ?
— Notre concert en Estonie, à Tartu, c’était le début, on ne se connaissait pas encore très bien.
— La Boule Noire, c’était ouf. Notre première sortie d’EP.
— Le concert en Italie avec le coucher de soleil derrière nous…
— Oui, c’est celui-là ! Au festival Jazz:Re:Found, à Turin.

Le pire souvenir de catering ?
— Une sombre embrouille pour une part de pizza, aux Disquaires, à Paris.

La plus jolies des choses entendues, en sortant de scène ?
« J’ai jamais vécu une expérience comme celle-là ».
— On nous dit souvent qu’on pleure en écoutant Maria João.

 


propos recueillis par guillaume malvoisin, mars 2024
photos © Albin Durand

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