Atlas
Romain Maitrot : trompette, bugle, effets
Nicolas Canavaggia : contrebasse, basse
Léo Molinari : guitare, synthé · Léo Delay : batterie
Interview. Rencontre à Saint-Claude, mars 2022
La Fraternelle – Maison du Peuple.
Atlas en concert à la Fraternelle © LeBloc
Le nom du groupe, on le place où sur la carte ?
Nicolas Canavaggia : On s’est d’abord rencontrés musicalement. Atlas, à la base, c’est une composition du trompettiste, Romain. Ça nous a plu, la musique et le nom. Atlas, on aimait la symbolique et la multiplicité des sens du mot : le dieu, les cartes, les montagnes du Maghreb, etc.
Il y a quelques références au cosmos dans votre musique. Vous êtes fans d’astronomie ?
NC : Pas à titre collectif. Ça m’intéresse pas mal mais ce n’est pas un truc conscientisé.
Léo Delay : Dans notre musique, il y a beaucoup de choses en évolution, stellaires, planantes… Ce sont des mots qui reviennent souvent dans la définition des gens.
Peut-être est-ce aussi induit par votre instrumentarium ?
NC : Oui, le côté machine. C’est un peu comme les tatouages : une fois que tu commences, tu ne peux plus t’arrêter. Nous, on en rajoute sans cesse. C’est involontaire, ce côté années 70. Ça évoque un peu ces univers futurs passéistes, avec de gros boutons partout. Après, si tu prends uniquement les instruments, pas du tout : trompette, contrebasse, batterie, basse. C’est très classique ! Mais la couche qu’on met par-dessus sonne ainsi.
Pourquoi avoir fait le choix de cette surcouche électronique sur votre instrumentation assez traditionnelle ?
LD : À titre perso, on joue dans beaucoup de projets aux esthétiques traditionnelles, dans des brass bands. Atlas, c’est un terrain de jeu. Il y a énormément de moments où on essaye des choses.
Comment décrire votre musique ? Quand on écoute Frisquette, c’est une compo à tiroirs.
NC : Frisquette, c’est un petit chien qu’on a croisé en résidence et qui n’arrêtait pas de marcher dans nos jambes.
LD : Pour l’esthétique globale, les gens en parlent mieux que nous en général. On nous a donné le genre “jazz progressif”. Vu qu’on n’est pas sur du standard de jazz thème-impro-thème, le mot progressif me va bien.
NC : Souvent, on nous rattache au jazz car c’est un mot utile pour parler des musiques ouvertes et improvisées. Mais ça renferme tellement de choses différentes, c’est compliqué de dire qu’on fait du jazz. Avec, l’électronique, on part beaucoup plus sur le rock, on assume les grosses distos et le son chaud. On est donc quelque part entre le jazz, le rock et les musiques actuelles. On parle aussi de drone, on a beaucoup de choses à boucles.
Vous avez un goût particulier pour les mesures asymétriques.
LD : C’est devenu simplement notre culture. Écrire des trucs très simples, c’est très difficile. C’est plus naturel pour nous d’écrire des choses bancales (rires).
Comment naissent vos morceaux ?
LD : Quelques fois, une personne du projet ramène un élément. Nico pour Space Spaghetti, par exemple. Il a juste écrit une ligne de basse et nous, on joue dessus. D’autres morceaux ont été écrits en partant d’impros collectives. C’est très collégial, notre façon de composer, et les compos à tiroirs, ça permet à tout le monde de poser sa petite patte.
Vous revendiquez des influences ?
LD : On n’a pas tellement d’influences communes ou alors des références locales, de la région Bourgogne-Franche-Comté ou Auvergne-Rhône-Alpes. Quand on discute entre nous, ça vient du coin.
Vous sortez un album en février 2020, juste avant le confinement. C’est quoi la suite ?
NC : Il y a la tournée CRJ qui est notre tournée d’album finalement, elle n’a pas pu avoir lieu avec la Covid. Puisqu’on a continué d’écrire et de se voir, on a eu envie d’un second disque. Ce que l’on joue en ce moment, c’est un set hybride entre l’album existant et des nouveautés. Donc, dès que l’on a un set complet et qu’on sera moins bookés, on enregistre.
— photos © LeBloc (2022)
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Propos recueillis par Lucas Le Texier à La Fraternelle de Saint-Claude, le 26 mars 2022.
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