Qonicho, patate.
Tribu festival, Dijon, jeudi 1er octobre 2020.
« On va jouer faux parce qu’il fait froid », ainsi parle Qonicho D, trio composées de trois musiciennes dont l’esprit espiègle et un peu punk se fera sentir tout au long de leur set. L’annonce à peine terminée, le groupe se lance avec énergie dans sa perf. La musique est entêtante, les phrases se répètent avec une vitalité forte, une lutte semble se mettre en place entre les musiciennes et leurs instruments. Leur jazz est barré, tantôt teinté de sonorités rock’n’roll, tantôt de sonorités technos. Parfois la façon de jouer et de bouger en scène joue des mécaniques et les seuls moments de répits pour les musiciennes (et les auditeurs) sont les transitions où on va chercher des atmosphères un peu plus détendues. Ça déconstruit les sons, ça improvise, on sent qu’il y a de l’expérimentation dans ces intermèdes. Puis ça reprend. Puis ça reconstruit et ça relance la collection de rythmes et de dynamiques à nouveau entêtantes, à nouveau puissante. Au final, on passera quarante minutes de live à écouter ces morceaux en plusieurs phases presque toujours percussives, aux sonorités légèrement exotiques, aux jeux de questions/réponses lancées par Morgane Carnet et Blanche Lafuente, aux expérimentations noise surtout fournies par la basse de Fanny Lasfargues. Le trio est jeune et pétri de fougue ? Ça s’entend, on le ressent. Fin du set, on n’a vraiment pas entendu si Qonicho D jouait faux, mais les oreilles ont trouvé à qui se réchauffer.
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Alexandre Fernandes
photo © Edouard Roussel / Tribu Festival
visuel affiche © Magali Baracco
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