the tubs
Sabotage, Deep Inside,
Dijon, lundi 9 octobre 2023.
FR
Le Deep Inside se prend pour un ferry. Sur le pont, des gars se font appeler The Tubs. Dégaines de loulous, air de copains de chambrée. Les derniers passagers montent sur le pont du crew Sabotage, un des capitaines prend le micro. Pas là pour se prendre la tête, The Tubs, mais pour larguer leur premier album, Dead Meat. Oui oui, « viande morte », de quoi se choper un bon mal de mer. Dans la soute, ambiance pas si meurtière. Juste une basse qui tente de cisailler un halo de guitares cristallines, avec classe. Pour les quatre ados gallois, largement trentenaires, c’est une rythmique autoroute où se dispersent des mélodies méli-mélo façon The Smiths, 80’s comme on les aime. Sur le refrain de Sniveller, sublime entre pop et grosse disto, s’invite même un air de Tracy Chapman. La bière chauffe comme un earl grey, l’équipe lève l’ancre. Accoudé à la fenêtre avec son walkman, Owen Williams pleure à la manière d’un Paul Simon dans Graceland et la basse se cogne au plafond vouté. On est au Deep, c’est normal. A la batterie, un métronome en sueur balance le F word à tout va. « One , two… fuck » pas grave, on reprend. Cours de nonchalance pour audience avertie, sac de nœud vivant qui se démêle par lui-même, entre ces murs où il fait « f***** hot » ! Le post-punk de Wire est dans le coin, à tout moment ça tangue. Alors on lâche les lourds accords du morceau éponyme pour virer vers San Francisco, où résonne un splendide hommage aux Flamin’ Groovies, Shake Some Action revit brillament. Outre-Manche, on taille les diamants au médiator et ça transpire depuis toujours le romantisme et l’audace. Ce soir, les verres se vident, chacun se sent british, et nage déjà, en nage, pour le retour.
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Blaise Gallois
photo © Sophie Prat insta
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UK
The Deep Inside looks like a ferryboat. With some guys on the deck who call themselves The Tubs. They’re all dressed up like a bunch of lads, smiling as college roommates. The last passengers board the boat of Sabotage crew. The Tubs aren’t here to take the piss, they’re here to release their debut album, Dead Meat. Yes, Dead Meat in french, could be enough to make you seasick. Besides, the atmosphere is quite healthy. Just a bass trying to shear a halo of crystalline guitars, with class. For the four Welsh teenagers, now well into their thirties, it’s a motorway rhythm with a scattering of The Smiths-style melodies, 80s as we like them. On the chorus of Sniveller, sublime between pop and heavy distortion, there’s even a hint of Tracy Chapman. As the beer warms up like earl grey, the team sets sail. Leaning against the window with his walkman, Owen Williams cries like Paul Simon in Graceland and the bass hits the vaulted ceiling. We are in Deep, and that’s normal. On the drums, a sweaty metronome throws out the F word. “One, two… fuck” doesn’t matter, we’re back on track. A nonchalance course for a well-informed audience, a living sack of knots that untangles itself within these walls where it’s “f***** hot”! Wire’s post-punk is around the corner, and it’s always rocking. So we let go of the heavy chords of the eponymous track to veer off towards San Francisco, where a splendid tribute to the Flamin’ Groovies resounds, Shake Some Action brilliantly revived. Across the Channel, diamonds are cut with picks, and the music has always exuded romanticism and daring. Tonight, the glasses are empty, everyone’s feeling British, and they’re already swimming in sweat to go back home.
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Blaise Gallois
photo © Sophie Prat insta
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