Connecting People. Quelques années après Nokia, Minus & MRDolly, soliste au nom double, en publiant avec Giant Stops, refait le coup des réseaux humains vertueux. Sauf que là, oui, ça marche. Réseau ou pas réseau. Zone blanche ou couverture max. C’est que Minus & MRDolly parle jazz. C’est downtempo, c’est abstract, c’est aussi broken beat. Mais c’est avant tout jazz. Dans le fond, le lien social, comme dans la forme. Voix allongées dans un lyrisme de standard, Meta_ dans Tanto Tempo, Luca Argel dans A Queda, mais aussi base d’accords de septième, forme libre dans ses modulations et drive discret mais indispensable à l’équilibre de l’édifice élevé par le musicien portugais. Ce Giant Stops, s’il rappelle d’évidence le Giant Steps de Coltrane, marque de son empreinte une époque où l’électro propulse le jazz actuel en d’autres contrées que celles où ses habitudes le cantonnent. Mais Giant Stops se pose un peu plus loin, encore. Au-delà du chrome du sax spatial de Cimento Cosmos, plus loin que la rétro wah-wah de Backwards. Dans cet espace de collage et de re-création, coutumier chez Makaya McCraven par exemple, enregistrement live et post-prod où l’inspiration s’élève dans les hautes sphère de l’exigence et de la précision. En résulte un disque amical, entêtant et ne livrant ses secrets qu’au fil de chaque écoute. Connection après connection.

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Guillaume Malvoisin
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