La base, la batterie ? Le basement, Jack ? Nada. De tous les instruments, le drumkit sera toujours celui qui tisse les réseaux, force à l’écoute. Écoutez les couvertures des opéras de Mozart, et vous aurez une idée du rôle de la rythmique pour calmer les foules. Plus petite échelle ici pour ce Most Definitely, disque solo d’un batteur jamais solitaire. Petite échelle mais conviction toujours aussi grandes. On l’a écrit dans ce mag, Devin Gray a la force des réunificateurs, des pacificateurs, des doppelgangers. Ici, il a, en plus, la puissance d’une chambre d’écho, vibrant dans son époque troublée. Most Definitely lie le passé au présent, livre ses hommages, Blackwell Magic, ses safe places, Hunker Down, et ses intranquillités technoïdes, Bad Wifi, ou personnel, Pull To Refresh dédié aux amis disparus Jaimie Branch et Daniel Levine. Dans le trouble de l’époque soulevé par ses 23 nuances de Gray, Most Definitely règlent aussi d’autres comptes. Notamment celui, majeur et universel, du manque d’écoute qu’on s’accorde, les uns aux autres. Écouter c’est comprendre, écouter c’est entendre. C’est bien que le cerveau soit à la traine. Ça laisse de la place à la sensibilité mise à fleur de peu par la précision imparable, par la maîtrise de la frappe et le traitement du son de ce disque. Sortie pour les 40 ans de son auteur, C’est presque une biographie, un point d’étape, un compendium de ses préoccupations. Livrés à cœur battant, c’est surtout une base pour les 40 années à venir avant le prochain disque solo. Avant un monde moins pire. Plus ouvert. 

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Guillaume Malvoisin
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Rataplan Records : Bandcamp