3 garçons dans le vent. Sirocco, c’est le souffle qui parcours et titre ce disque du trio Dave Rempis, Tim Daisy et Mark Feldman. On ne saura pas ce que deviennent les valses de Vienne mais assurément on est tenus au jus de ce que devient l’impro libre du côté de Chicago. Rugueuse, puissante et lyrique comme un moine sortant d’une taverne. Intériorité et extraversion. Ce Sirocco est chaud, forcément, mais aussi violent, patient et enveloppant. Rempis et Daisy se connaissent de longue date, Feldman les a rejoint après la pandémie, de retour de New York. Trois touche-à-tout dans une même cage et vous aurez des dialogues lettrés, des incises volcaniques et des micro-cellules diaboliques. C’est, en très gros, la matière de ce qui est joué ici, dans les deux longues plages du disque. L’interplay joue la fraction et la réunification, la dissidence et la contrepoint. C’est très malin, asséné comme un coup sur la caboche et ça garde un temps d’avance sur votre oreille. Tout est quadrillé, les tempos s’échelonnent en diagonal mais la lutte en action, reste une lutte de remise en cause. Non, de remise en jeu. Questions, réponses et reconstruction. Beaucoup plus sage qu’une négociation élyséenne, ces jours-ci.

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Guillaume Malvoisin
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