Electro-jazz de lover ? Plus sûrement le mix équitable entre les premières saillies de Nils Petter Molvaer et une redescente d’after embrumée. Mohs., malgré ses allures roses et pourpres, va baguenauder ailleurs. Dans les cabrioles obliques qui sous-tendent le disque. Mirage n’a de furtif que son titre. Tout est hyper structuré et tracé au cordeau. Mais la belle réussite du combo suisse assemblé par Zacharie Ksyk, trompettiste entendu plus avant aux côtés de Léon Phal, est justement de ne rien laisser paraître de ces structures. De repeindre sa fable, de rose et de pourpre. Pour laisser flotter les climats, laisser infuser les atmosphères. Atmosphère ? Atmosphère ? Les 9 tracks de ce disque ont bel et bien une petite gueule d’atmosphère. Cheesy à la marge, bitter-sweet dans le cœur du produit. Lonely Cowboy balance Lucky Luke au royaume du flanger, Mirage, le morceau, tire sur la corde du délicat, Castle In The Sky est, pour nous, la réussite absolue de cette livraison. En faux-semblant. Faussement éthérée, faussement facile, faussement nonchalante. Castle In The Sky est perché, oui, mais avec des fondations qui tremblotent après les 4 premières minutes. C’est un opossum qui se la joue Dizzy, c’est Cousteau enfin noyé dans les abysses. C’est granuleux, strié comme un zèbre et impatient comme un amoureux. Jazz de lover ? Peut-être bien finalement.

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Guillaume Malvoisin
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BMM Records : Bandcamp