Dope Saint Jude

On ne parle pas de métissage, de mixage des sons et des genres. On retrouve du MIA et du Major Lazer dans le style, l’intention et la texture. Dope Saint Jude revendique la singularité, l’individualité, elle prend la puissance de la musique au sérieux en puisant ses références partout. Une dédicace à sa mère et à sa grand-mère avant de lancer le morceau, le texte est scandé avec force, et puis le refrain est chanté à la manière d’un air R’n’B 90’s. Dope Saint Jude fait bouillonner le public, elle bouge sur scène au côté de sa choriste. Derrière les chanteuses, une batteuse, et un guitariste qui impose des touches rock ou west coast. Peu importe, Dope reste la même, elle garde son énergie, elle transmet des bonnes ondes. Encore un petit topo avant un morceau, la rappeuse queer célèbre les différences, le mélange des couleurs et des genres. Soudain, une rythmique entêtante, la batteuse frappe plus fort. C’est déjà le climax d’un set très court. Ça danse dans la salle, une tonalité trap fait bouger les têtes. Dope a partagé des rythmes âpres et rugueux, elle a croisé ceux-ci à des sons plus sucrés et plus légers, aidée par la voix soul de sa choriste. Elle a laissé la place à la batterie, à la guitare, et la voilà qui reprend la tête de ce mélange absolument pop. Délicieusement pop.

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Aurélien Moulinet
photos © Edouard Barra / Tribu festival
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