Velvet Revolution
Daniel Erdmann : saxophone ⋅ Théo Ceccaldi : contrebasse
Jim Hart : vibraphone
Chronique live. Rencontre à Chalon s/ Saône, novembre 2021
L’Arrosoir.
On l’a bien compris depuis Gil Scott-Heron, la révolution ne sera pas télévisée. Celle-ci encore moins. Pas télévisée, plutôt auscultée en loucedé. Pas de frontières visibles, pas de drapeaux au vent. Sous son velours underground, que des hymnes anti-nationaux. Des No Flag, des Gimme Some Rest, des hommages, des tributes à la grande tribu. Celles des humains unifiés et idéalement pacifiés. À trois, sans leader autre que celui requis par l’instant sensible. Les dents plantées dans l’intime et le viscère, le trio emmené par Daniel Erdmann secoue ses rages majuscules. Et dans ses antiennes à la fraternité ou à la sororité universelle (rayez la mention inutile), le propos est allégé par la maitrise du son, du grain et de la forme, du sens et de l’autodérision. La Tigresse danse avec un déhanché freebop parfaitement hip dans un espace sonore resserré, élargi juste ensuite pour évoquer Melancholia, têtue, rugueuse et tendue d’une tension indicible mais très visible. Visiblement portée comme tout le reste de cette musique, portée sur l’art de vous rendre païen le sacrum, portée sur l’urgence de faire communauté. Unie sur le seul plaisir conscient.
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Guillaume Malvoisin
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