285 Hz

PointBreak a joué l’entremetteur entre le jazz et la nouvelle génération qui, a priori, s’en contrefout un peu du jazz. On a fait jouer les algorithmes. C’est marrant, ces tracks qui émergent des descentes de la Gen Z dans SpotiTube, You-Fy et autre AlgoFlash. Décontracté et un poil à sensible. Totalement dans un mood méditation, c’est valable et amené avec une main de fer. Bref, c’est Jazznoob. Troisième épisode de la deuxième saison de témoignages-vérité.

par | 10 Jan 2022 | Jazznoob

Porco Rosso © Hayao Miyazaki (1992)

— Porco Rosso © Hayao Miyazaki (1992)

« Je n’y connais absolument rien en jazz, je n’ai aucune référence » avais-je balancé il y a quelques mois. Forcément, ça fait un bon sujet d’expérience pour le prochain Jazz Noob. Je suis donc allée me perdre volontairement dans la bibliothèque des playlists jazz de Spotify. Casque sur les oreilles et lecture aléatoire activée, direction : des musiques inexplorées.

Je pose un pied à terre sur It’s Over Again du Mild High Club, groupe américain mené par Alexander Brettin, multi-instrumentiste et jazzman. Plutôt qualifié de pop psychédélique, ce titre, je dirai même ce tube, est entrainant et groovy. Assurément jazz pop. Bien qu’il soit court, à peine plus de 2 minutes, l’ambiance y est douce. Chill & groovy. Je m’y laisse aller bien volontiers.

Je prends ensuite un petit virage vers le jazztronica, c’est au tour de Game 5!, de Bob Juburi et MonkeyBars. Piano et sax se frayent un chemin entre multiples sons électroniques et cymbales légères. Virage pas trop brutal donc. Je suis toujours à bord. Ce morceau me porte encore dans une atmosphère satinée mais ponctuée de ce qu’il faut de machines et autres synthétiseurs.

La playlist s’enchaîne. Un joli titre du claviériste Bigyuki, en featuring avec Eric Harland, Yasushi Nakamura et Randy Runyon arrive dans mes oreilles. Theiā me prend par les sentiments, comme dirait l’autre. Quasiment 5 minutes pour passer par de multiples émotions. Le lead est porté par le piano. Fluide. La deuxième partie du morceau, elle, se consacre davantage à des sonorités plus rapides et accentuées. Je retrouve ensuite une boucle. Entendue au début du morceau, elle est plus vaporeuse pour se clarifier avant de s’achever.

— It’s Over Again par Mild High Club (2021)

Pulse Trio

Pulse Trio

Eric Harland

Eric Harland

Bigyuki

Bigyuki

Je maintiens le cap sur ma lancée avec la musique suivante, signée par Michael Wollny, Emile Parisien, Tim Lefebvre et Christian Lillinger. Sortie sur l’album XXXX et introduite sobrement, Nörbenich Lounge propose un ensemble équilibré. De l’électro vive et un jazz paisible qui s’émancipe au fur et à mesure de l’écoute. Le contraste s’apprécie facilement. Il me laisse alerte jusqu’à la fin où tout s’estompe avec un dernier souffle de saxophone.

Parmi cette courte playlist offerte par les joies de l’aléatoire, je dirai que Give Me Back My Slippers m’ouvre le plus cette sensation de méditation. Probablement dû à la réverbération, et au confort de mes chaussons. Le duo britannique Run Logan Run est aux commandes d’une courte expédition cosmique. 3 minutes de voyage, 30 secondes d’atterrissage. Les derniers sons me tirent de mes pensées avec une intensité maîtrisée.

L’excursion sonore arrive bientôt à son terme. Avec deux singles au compteur, Pulse Trio ne semble pas apparaître au radar de tout le monde. Je clôture donc sur Bunker. Un titre pour le moins énigmatique au premier abord, dévoilant une fois de plus une sérénité proportionnée. Les nappes de synthétiseurs me livrent un décor onirique, sur lequel se posent piano, contrebasse et batterie, en toute agilité.

Il est désormais temps de rentrer, ma balade initiative s’achève donc déjà… Enfin, plutôt pour vous que pour moi car je pense que je vais laisser tourner la lecture encore un peu.


Orane Mignotte

— Give Me Back My Slippers par Run Logan Run (2021)

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