Suites Z

les disques de la semaine du 25.04

TV, Anime
& Manga New Age Soundtracks 1984–1993

various

25 avril 2025
Time Capsule

par | 25 Avr 2025 | disques

Line-up 

Various Artists

Pas besoin d’avoir grandi avec des VHS mal rembobinées ou une obsession pour les inserts japonais pour entendre ce qui se passe ici. Cette compile n’est ni rétro ni exclusive. Elle propose huit morceaux composés pour l’image entre 84 et 93, tous pensés comme de vraies pièces musicales. Des œuvres qui dépassent leur fonction initiale, sans chercher à faire joli en fond. Dès les premières secondes, une direction se dessine : des sons espacés, des dynamiques retenues, des textures qui laissent place au silence. Fushigi Song de Korogi ‘73 illustre parfaitement cette approche : percussions sèches, vibraphone en suspension, aucune ligne mélodique traditionnelle, mais une forme sonore claire et habitée. Loin des gros arrangements clinquants. Chaque son est choisi, posé, creusé. Et lorsqu’une influence extérieure apparaît — comme le gamelan dans Hei de Yas-Kaz — elle est intégrée avec finesse, au service d’une écriture modale et répétitive, jamais décorative. Une manière très particulière de gérer le temps musical, aussi. Certains morceaux avancent lentement, en boucle, sans véritable début ni fin. Tassili N’Ajjer ou Fiesta del Fuego de Yoichiro Yoshikawa, tous deux issus de documentaires scientifiques, développent une écriture flottante, souple, basée sur la texture plus que sur la progression. À l’opposé, Kaneda de Geinoh Yamashirogumi densifie le propos. Superposition vocale, pulsation intérieure, forme serrée. Une mécanique vocale organique. Certaines pièces vont vers plus de mélodie, mais toujours sans excès. Farsighted Person de Norihiro Tsuru repose sur un motif de cordes lent, quasi figé. Pas de montée dramatique, juste une ligne qui revient, un souffle qui se maintient. Heart Beats du Columbia Orchestra explore des zones plus proches de la pop orchestrale, mais avec des accords légèrement désaxés, une structure trouble. Gishin Anki de Kan Ogasawara conclut avec un quasi-silence : nappes éparses, points d’ancrage rares, tension sans résolution. Pas d’effet de manche, pas de nostalgie fabriquée. Ce qui s’entend ici, c’est ce que peut produire la musique de commande quand les compositeurs ont l’espace et l’intention de creuser une idée.


Selma Namata

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