Pour certains aux USA, le golf n’est pas encore un sport. Des ignorants. Ce sport est un art et cet art demande des heures de préparation. Un programme de muscu à la salle et surtout un mental d’acier. Suffit de retracer la carrière de Tiger Woods, pour voir que le golf est vraiment bien plus qu’un sport. 1996. Cette année marque les débuts en professionnel du meilleur golfeur de tous les temps. L’ignorait-il ? Sûrement pas. Nas, rappeur du moment, commence lui aussi à taffer ses gammes sur le practice. Avec If I Ruled The World (Imagine That) à fond dans le walkman, Tiger peut débuter l’entraînement. Morceau puissant, hyper motivant et tenant des pointes de douceur avec le refrain de Lauryn Hill, ici en feat. Très cool. C’est à peu près ça aussi le golf. Frapper fort mais en douceur. Là maintenant, fin 96, imagine si, grâce au golf, tu devenais le maître du monde, Tiger. Juste imagine ça.

On l’avait prédit, les débuts d’Eldrick Tont Woods, vrai nom du Tigre, sont tonitruants. Des trous en 1 coup à la pelle. Mais, même l’un des meilleurs golfeurs du tour peut connaître quelques difficultés. Some Troubles, as we say aux States. À l’aube de la saison 2003, Tiger est contraint de se faire opérer du genou. On apprend ici que les ligaments croisés ne sont pas fragiles que pour les footeux. Sbam. Sur Trouble de Roscoe, notre champion va entamer sa réeduc’. Prod électronique, dynamique et flow hip-hop-old-school-from-Philly couplés, en guise de refrain, à une douce voix féminine dont on ignore tout. Royales, les séances de kiné. Mais, cette blessure laissera quelques séquelles tout de même et l’obligera à changer son swing, juste avant le retour en compet’ sur le World Tour. De 2003 à 2004, Mr Woods ne va pourtant gagner aucun tournoi majeur. Mais bon, les croisés, tu connais ça.

La carrière d’un sportif de haut niveau, à l’inverse de ce qu’on pourrait croire, est rarement un long fleuve tranquille. Et en 2012, c’est sur un parcours jonché d’embûches que doit jouer el Tigre. Double peine. Les scandales sur ses infidélités conjugales éclatent, les mauvaises perfs s’enchaînent. Finis les trous en 1. Toutes les balles finissent dans le bunker et la planète se goinfre de ces mauvais coups. Mais ne doutez pas. Woods reste le boss. « Bitch Ima Boss ». Il sort son meilleur driver et c’est le retour au charbon. Au même moment, les boss Meek Mill et Rick Ross sortent un hymne à la confiance en soi. Du bon gros rap cainri, Ima Boss. Morceau d’une énergie et agressivité rares. La voix profonde et bre-som de Rick Ross, ajoutée à l’énergie folle de Meek Mill, font de ce morceau un classique tout simplement. N’oublie pas, tu es le Boss Tiger. You-are-the-boss.

Tempête de ciel bleu, parcours au green parfait, jouez messieurs. En 2019, notre tête d’affiche renoue enfin avec la victoire. Et dans un tournoi majeur. 15e titre raflé 11 ans après le dernier. Le gars est chaud. Cette même année, Donald Trump, lui desservira la médaille présidentielle de la Liberté. Une simple babiole. Le mec est très chaud quoi. C’est donc décoré d’une belle médaille, que Tiger fait résonner Hot de Young Thug et Gunna (on est ici pour la musique, pas pour la polémique). Les trompettes de la prod’, la nonchalance des rappeurs, des ad-libs de zinzins, le tout comme une fanfare en pleine Maison Blanche. La foule est en délire. Le gars est chaud. L’ambiance est hot.

Après galères et gros scores, Tiger retrouve enfin sa place au Panthéon des plus grandes stars mondiales du sport. Rien que ça. Élu de nombreuses fois sportif de l’année par Sport Illustrated, Tiger Woods aura marqué toute une génération. De retour sur les greens en 2022, à la suite d’un grave accident de voiture, cette petite légende de tigre vient d’être aussi intronisée au Temple de la renommée du golf. Quel parcours, bordel. Allez, on se pose 3 minutes et on prend du recul, on repense aux galères. Au Worst Day. Bien installé dans le fauteuil, couronne posée en biais sur la tête, cigare dans la main droite et verre de cognac dans l’autre, on y repense. Sur ce son mélancolique de Future, on ressasse une dernière fois le passé. Guitare, piano qui s’entremêlent avec les basses, comme tous ces mauvais trous ratés qui s’entremêlent dans les bunkers. Future joue le rappeur en détresse qui livre son message plein d’espoir. On y repense juste une dernière fois… C’est bon, c’est fini. On peut retourner profiter de la fête.