1985. Mike Tyson commence à graver sa légende. Après une ribambelle de K.O. en junior, le rookie vient se frotter aux gros poissons, mais aurait-il seulement le niveau ? Pour certains, visiblement non. C’est Tyrell Biggs qui est choisi pour représenter les Etats-Unis aux championnats du monde à Munich. SHUT UP ! Pas mieux que ce genre de refrain pour se consoler, se motiver et prévoir sa vengeance. Sur ce morceau de Run-DMC, le New-yorkais compte bien montrer qu’il a les épaules. « YOU TALK TOO MUCH, YOU TALK TOO MUCH », Gimmick qui s’enchaîne comme les gauches-droites dans le sac. La batterie rythme et donne le tempo d’un son aux tonalités bien rock. Les deux MC hurlent tout le long du track, et c’est pour toi Mike. Fais-moi taire les rageux.

« Être à son apogée » signifie « être au sommet de son art ». Avec déjà plus de 30 victoires, et en 3 ans de circuit, Mike devient enfin le boss incontesté des poids lourds. À son apogée, quoi. Cette même année, N.W.A, groupe rap qui menace l’époque sort, ce qui, pour beaucoup est leur meilleur album, Straight Outta Compton. Gros points communs avec Tyson. Issu des quartiers, tendance à discuter avec les poings et désormais au sommet de leur art. Est-ce qu’on peut donc dire, pour Mike, Straight Outta Brooklyn ? Je pense que ça marche aussi. Supplément de preuve : le groupe de Los Angeles se voit attribuer le surnom de “The World’s Most Dangerous Group” tandis que Mike Tyson écope de “The Baddest Man on the Planet”. Coïncidence ? Je ne pense pas.

Rester au top c’est compliqué. Et en 1990, Iron Mike n’arrête pas de finir au tapis. Mauvaises fréquentations, bagarres, emprisonnement. Tyson fait la une des journaux mais plus trop pour ses victoires sur le ring. Le succès semble s’éloigner pour toujours. Au même moment une autre belle histoire se termine. Celle qui lie Ice Cube et N.W.A. Sort The Nigga You Have To hate et celui que vous adorez détester sort un morceau bourré de scratches, bien bien oldschool et très très fort. Pendant 3’, Ice Cube déballe toutes ses revendications et prévient tous ceux qui l’ont critiqué qu’ils pourraient bien le regretter. Notre champion s’en inspire, décide d’en prendre de la graine et d’entamer sa reconquista.

Depuis les années 90, de nombreux nez ont fini sur les joues. Et ça continue. Le ‘Kid Dynamite’ renoue avec la victoire. Après une terrible désillusion, en 1996, contre Evander Holyfield, une grosse pointure des poids lourds, Mike la castagne retente sa chance. On est en 1997 et le deal est simple. Soit tu fais se moucher rouge Holyfield et tu redeviens un champions des poids lourds, soit tu loose et ta légende s’efface à jamais. Qu’est-ce que tu as donc à perdre ? 2pac l’a bien dit : Nothing to lose. Sur des samples de Ice Cube, Notorious Big, Big Scoob & Shyheim ou encore The Doc, les paroles de docteur Shakur résonnent comme un hymne plein d’espoir, à la réussite et à la gloire. Le New Yorkais aux gants d’or prend pourtant ce match trop à cœur et un mauvais virage. Il finit disqualifié pour avoir mordu deux fois l’oreille d’Evander. Oui, oui, deux fois. Nothing to lose… Juste un bout d’oreille, peut-être ?

Malgré les quelques revers cités plus haut, Tyson a réellement marqué sa génération, son sport et bien plus encore. C’est même pour cela que je vous en parle ici d’ailleurs. En 2005, c’est l’heure de partir compter ses points retraite. Remember the name. Mike Shinoda (membre de Linkin’ Park), en feat. avec Styles of Beyond, lâche un tube mondial et certifié 4x platine. Droit dans le projet hip hop Fort Minor. Devenu un classique dans les stades US et dans les playlists de la workout motivation mondiale, Remember The Name sonne parfaitement la dernière cloche du combat pour Tyson.

PS : Pour ceux qui l’ignore, Mike a décidé de refaire quelques combats après 2005 mais sans doute un peu pour recul de la fame et du buzz, je les tairais donc pudiquement dans cette playlist.