Premier cours magistral. Un parfum d’un Back To Africa de chez Aswad et du lien sensible créé dans les années 70 par les Africains-Américains et leur berceau lointain. En défrichage spirituel, Alvin Batiste et la bande estudiantine du Southern University Jazz Ensemble font leur périple vers une Afrique reformulée. Afrique rythmique, Afrique mythique : la Nouvelle-Orléans et ses métriques. Départ depuis Baton Rouge, ancrage primaire d’un tutorat de spiritual jazz par le clarinettiste de NOLA. Devant, un dialogue en duo entre lui et le chanteur Ed Perkins qui conversent d’une même voix, d’un timbre différent. Réminiscence en fond de l’Atlantique noir : la batterie d’Herman Jackson et les percus de Richard Hunter, George Mitchell, Juan Mosquera et de Bennie Robertson. Starter pack latin et groove. Le disque se dévoile lentement, dans cette atmosphère de titres qu’on diffuserait bien posés en soirée, avec un type un peu fou qui mimerait par coeur les gestes soufflés de Batiste. Gros poisson : Music Came. L’intensité de ce jazz-là qui s’ouvre : Edith Batiste, poétesse qui déclame sur une ambiance free-chill. Retour du duo Perkins-Batiste, envolée au clap. Le groupe devient percussion, fait sien sa destinée. Orgue et basse d’un continent noir dans les serres de la kaléidoscopie des seventies – poke Sun Ra, poke Coltrane. Une petite leçon d’une focale qui se déplace à ce moment-là vers l’Est des quatre points cardinaux.

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Lucas Le Texier
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Now-Again Records : Bandcamp