Enfin. Skarbø Skulekorps réussit en 9 titres l’amalgame adorable de tout ce qui nous fonde dans la maison PointBreak. Avant-garde glam, noise éthérée, stupre aventureux. Débrouillez-vous avec les étiquettes. Le reste est dans la musique de ce troisième disque de cette fausse bande de lycéens redoublants leur terminale depuis 2019. Innesko remet le couvert des deux disques précédents, mais résiste davantage sur la longueur du service. C’est dense, sensible, ingénieux et très faussaire. Donc tout à fait génial. Monté sur les bases de Jaga Jazzist, du Trondheim Jazz O ou de Sondre Lerche, cet agrégat pose définitivement sa patte dans le plat. Visiblement plus libre, maintenant qu’il n’est plus chez Hubro, le combo-fanfare travaille encore plus ses climats. Plastic-sexy sur un Miami tout en couchers de soleil rigolard, geek addictif sur Kromfot, groovy nonchalant sur Lat-Lo où Mari Kvien Brull rejoint au chant, enfin, mister Skarbø à la porte des charts mondiaux. Bonbon appelant la tendresse, l’after hour et le gin-to, Lat-Lo est un peu l’étendard du Skulekorps dans sa nouvelle version qui a été pensée et repensée. Le type de truc qui montre que le jazz n’est ni forcément américain, ni férocement dangereux pour les jeunes personnes. Innesko, malgré sa trad (chausson en Norvégien), n’est jamais pantouflard et brave l’impudeur, l’humour et l’élan vital si absent des prods du genre, ces temps-ci.

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Guillaume Malvoisin
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