Rap&Chill

PointBreak a joué l’entremetteur entre le jazz et des millenials qui, a priori s’en contrecarrent. C’est dingue, le genre de tracks qui émergent des descentes dans SpotiTube, You-Fy et autre AlgoFlash. Rap à gogo allongé de soul et de pop. Bref, c’est chill un max et c’est Jazznoob. Onzième des témoignages-vérité.

par | 18 Mai 2021 | Jazznoob

les simpsons et le hip hop

— The Simpsons © Matt Groening

Qu’est-ce que je connais en jazz ? J’ai scrollé ma playlist et tout ce que ça m’a évoqué, c’est le blaze d’un rappeur parisien que j’écoute, Jazzy Bazz. Je suis allé gratter ma mémoire et je me suis souvenue d’un vinyle que j’ai découvert, il y a 3 ans, chez un disquaire à Berlin. C’est la pochette qui avait attiré mon œil : « tiens ça m’a l’air cool ce truc ». J’ai pas de tourne-disque alors je l’avais juste ajouté sur mon Spotify. C’est donc avec Clin d’œil de Jazz Liberatorz que je commence ce Jazznoob. La fusion rap/jazz m’a tout de suite parlé. Il y a un petit côté musique d’ascenseur dans l’instru, ça marche super bien. La voix est très peu présente. Elle s’invite de temps en temps, en écho ou alors plus longuement pour nous raconter l’histoire du jazz. Pour les personnes ignorantes comme moi, c’est une petite leçon. Juste après, The Rain de Awon&Phoniks. Ça me chatouille déjà, les sonorités et les rythmes me sont familiers. Je crois que je l’ai déjà entendu samplé dans un son de rap français. Saxo et boom bap. C’est très chill, dans le style Lo-fi hip hop. Toujours dans une petite vibe toute douce, Free Your Mind de Summers Sons, Majical & C.Tappin. Des couplets rappés, parfois plus chantés, sur fond d’une petite mélo bien sympa. C’est validé aussi. J’ai presque envie de stopper l’algorithme pour me le mettre en boucle. Mais bon, la machine continue et m’embarque dans des destinations plus chaudes. Brazillian Summer de SoulChef. Un petit son estival, entraînant, tout droit sorti des plages de sable fin, tout va bien. On continue avec le titre All Good de Illa J. Le rythme et la mélodie rentrent directs dans le crâne. C’est hypnotisant. On se surprend à bouger la tête d’avant en arrière et à chantonner monotonement des doo-doo-doo-doo. Le voyage continue avec Road Of The Lonely Ones de Madlib. J’ai déjà fait un petit bout de chemin. Je m’éloigne des précédents, ici les arrangements vocaux sont loin des placements de rappeur. Je me rapproche plus de la musique soul, c’est chanté, il y a des choeurs. C’est très rythmé et à la fois très mélodieux.

— All Good par Illa J (2008)

Summers Sons

Summers Sons

Awon&Phoniks

Awon & Phoniks
Madlib

Madlib

Enfin une voix féminine, c’est Diana Ross avec Upside Down. Sa voix est super addictive et les sonorités très pop avec un petit côté funk. Le refrain est super cool. De retour avec de la soul Inner City Blues de Marvin Gaye. Un petit chant gospel, une voix qui monte dans les aigus, des petites vocalises. Je suis bel et bien sorti de l’épopée jazz/rap enclenchée au début. Le dernier son me le confirme, c’est Summer Madness de Kool & The Gang. C’est plus abstrait, aucun chant, aucune voix. C’est un morceau qui s’écoute tranquillement, l’absence de paroles permet de se laisser aller à ses pensées. Typiquement le genre de son que j’écoute quand j’ai besoin de réfléchir ou de me concentrer. C’est hyper fluide. En fait, tout ce Jazz Noob l’est. Hyper chill, doux, ensoleillé.


Antonia Barot

— Upside Down par Diana Ross (1980)

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