Rap Ville : San Francisco, CA.
En Amérique, dans les années 90, chaque ville avait sa scène hip-hop. Une identité sonore qui s’exposait du sud au nord, de l’est à l’ouest. Chaque mois, on met le nez dans une chanson de rap ou sur un disque qui illustre à merveille ce principe. Pour ce dixième épisode de Rap Ville, atterrissage sur la côte ouest, à San Francisco.
C’est quoi cette musique ?
San Francisco, Frisco pour les intimes, est une place forte du rap aux États-Unis. Chaque quartier a son icone ou sa légende hip-hop. De JT The Bigga Figga à Mac Dre en passant par Rappin’ 4-Tay ou San Quinn. De Hunters Point à Fillmore, San Francisco brille toujours aujourd’hui. Tantôt militant, tantôt ensoleillé, tantôt vulgaire, le rap coule dans veine et chaque rue de “The city by the bay”, comme on la surnomme.
All I Think About ( feat. Pokie)
Mais c’est où, San Francisco ?
Californie du nord. Bay area. Da City Was Made For Me, comme ils le racontent si bien eux-mêmes. Frisco est le symbole du progressisme version US, une ville qui compte en son sein plusieurs grandes équipes sportives, comme les Warriors au basket et les 49ers au football. Une pluie de stars et de cash. Sans oublier cette proximité avec la Silicon Valley et ses petits génies de la tech, pour le meilleur et pour le pire.
Est-ce que ça fait peur ?
Pas-du-tout. Sur Laid Made, avant dernière piste du disque sorti en 1995 chez Dogday Records, on est bien calé en pilotage automatique sur l’autoroute du chill, un cocktail sucré à portée de main. Aux manettes de cet instrumental, les darons de producteurs Chill Black et Mr. Laid, présents sur tout l’album. Les claviers sont chauds, la ligne de basse bien rebondie, on n’est vraiment pas loin du délicieux Summer Madness de Kool & The Gang.
Qui sont ces gens ?
Derrick Reed et Quinton Morris alias aka Dig et Quint forment le duo U.D.I. (pour Under Da Influence). À ne pas confondre donc avec le parti de centre droit de François Sauvadet et Jean-Louis Borloo. À part ça, U.D.I., c’est pas les gars les plus connus de Frisco, mais les puristes vous diront qu’ils étaient très très forts, aux côtés de leurs petits potes 11-5 et Cold World Hustlers dont on vous recommande aussi chaudement les disques.
Pourquoi c’est bien tout ça ?
Comme dirait cet auditeur, il y a 3 ans, sur Youtube : « Listening to this jam alway relaxes me ». Au final, U.D.I. se positionne dans la plus pure tradition de la mobb music chère à San Francisco. Que ce soit dans des longues ballades instrumentales ou sur des titres comme celui qui introduit l’album Drinks On Us, sorti 3 ans plus tard. Un savant mélange, entre des plages de sable chaud et des bagnoles montées sur suspensions hyper-boostées.
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Pierre-Olivier Bobo
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Hunters Point, pas mal ce p’tit tiec.
Under Da Influence (Dogday Records, 1995)
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