Mieux que Roland à Roncevautre, Oliphantre. Le guitariste romain Francesco Diodati, basé à Rome, sonne de sa corne deux comparse et livre un disque plein de rebonds et d’impatiences. Leïla Martial,voix, et Stefano Tamborrino, batterie, s’embarquent sans peine apparente dans cette aventure diagonale. C’est très lumineux, ce disque. Ça croise pas mal de choses, sans jamais verser dans le trop plein ni l’indéfinissable. C’est beau. Il y a le hip-hop, l’Afrique dans un bon paquet de ses langues, il y a d’autres langages aussi, créé de toutes pièces ceux-là. Hors géographie, hors racines douteuses. C’est lumineux, on l’a dit. De ces lumières qui éclaircissent plus qu’elles éclairent. Avec un tour de vis supplémentaire dans votre cervelet. Tout avance dans l’espace sonore d’Oliphantre. Celui borné par Creatures, inquiétant et joyeux, et par Length Of Time, mini-ascension de sommets intérieurs. Oliphantre semble être mené d’évidence par l’inventivité libre mais avant cela par une confiance indéboulonnable. Dans l’empilage de couches bruts, dans la jonction ludique des matériaux, dans les plongeons de chacun des trois membres du trio dans la matière commune. Big splash is a good splash.

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Guillaume Malvoisin
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Auand Records : bandcamp