La Nouvelle-Orléans et ses visages. On a beau connaître les second line et leurs excroissances, Made In New Orleans du New Breed Brass Band surprend. Prédispositions génétiques : Jenard Andrews, trompettiste leader des sept louisianais, est le neveu de Trombone Shorty et le fils du trompettiste James Andrews aperçus dans Treme. Sensation directe à l’écoute de ce premier album produit par TB : tout ce que le Brass Band touche se transforme en or. Give it To Me pourrait être ringard, syncrétisme de R’n’B contemporain et de New Jack Swing. Mais les vents qui sonnent comme des nappes de claviers, les backs doo-wop et les voix de Kango Slim et de Big Choo bouillonnent ensemble. Voilà, les facettes de NOLA. Autant dire qu’à partir d’ici, on est déjà convaincu. On s’accroche au 2 et 4, bien au fond du temps, et on laisse défiler le disque sur la platine. Tender Fender, monstre de groove typique, on se voit dans les parades du French Quarter. La petite réponse-descente de cuivres sur Move Something en boucle, le kiff total. Le gros son de big band sur Drop It How You Feel It avec le flow de 5th Ward Weebie et Wild Wayne. On croirait entendre un collage de S. Mos. Passage aux fanfares du 21ème, lessiveuses de musique, qui transforment les cultures en des machines de groove à plaisir. Manière pour la Nouvelle-Orléans de digérer tout ce qui est en effervescence chez elle.

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Lucas Le Texier
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