Presque une évidence, un groupe comme MIRE, en ligne de mire des Nuits d’Orient et d’Ailleurs, et sa dentelle orientale improvisée. Inventée par la cervelle des Stéphane Clor, habitué de ces colonnes, jamais en reste de noms de groupe et de perfs plus cryptés que certaines monnaies. Au sein de ce trio, au violoncelle piccolo, le strasbourgeois est rejoint par deux pairs, Maria Laurent, et Merve Salgar, respectivement au pianet (le piano des mécanos) et tanbur. Ensemble, ils expérimentent les possibilités de détournements très élégants du folklore. Soit une conjugaison intime, astucieuse, de la Turquie originelle de Merve Salgar, de la musique improvisée et libérée habitée par Stéphane Clor, de l’électro musclée et onirique jouée par Maria Laurent. Soit une poésie de chambre contemporaine, mise sur bande la veille au studio uma. Fluide et constante dans les jeux d’impros, de regards et de sourires, aussi. MIRE est davantage une ligne courbe et maniable qu’un signal fixe. Une ligne sonore et musicale qui se tord au fil du set. Elle incarne ici les traits délicats et légers du violoncelle, là, elle intègre les matières cybernétiques ou rythmiques du clavier. Avant de plonger dans les entrailles de la tradition ottomane du tanbur, qui serait tombée sous le charme du Centre France folklorique. Plongeon en guise de tir final. Les voix des trois musicien·nes s’imposent et ce triple chœur de MIRE, en langue turque, tape dans le mille.