A Symphony of Noise – Matthew Herbert’s Revolution
LeBloc et Sabotage jouent A Symphony of Noise : Matthew Herbert’s Revolution à Dijon, près des cuves à bières de Un Singe en Hiver. Le film de Enrique Sánchez Lansch (2021) est projeté pour le Festival MV, mardi 31 mai à 18h. On pose ici quelques notions-clefs pour se laisser aller en toute quiétude dans cette séance.
C’est quoi la combine ?
Un film, A Symphony of Noise : Matthew Herbert’s Revolution. Un film piloté par la curiosité et l’humour. Un film qui cherche à entrer par effraction dans l’esprit génial et tortueux de Matthew Herbert. Ça été le game de Enrique Sánchez Lansch pendant 10 ans. Le réal suit le musicien britannique dans ses idées et ses créations. De la conception à l’enregistrement et à l’exécution. Le docu montre la seule chose qui compte vraiment pour Herbert : l’écoute. C’est pas un produit magique, la création, mais plutôt un processus. Un truc lent qui doit être sans cesse renouvelé. Un truc sans fin et poussé à l’extrême. Matthew Herbert et ses oreilles trainent partout et se rebellent contre les codes attendus du monde sonore. Jusqu’à la l’obsession, jusqu’à la panique. Jusqu’à la crise artistique.
C’est bien ce passe-passe ?
Oui, carrément et c’est même très très bien. Le producteur et compositeur britannique est au centre d’une obsession d’écoute drôle et un peu inquiétante. Doit-on vraiment tout entendre de ce qui se joue autour de nous ? Monsieur Herbert répond oui. Définitivement. Entretiens, expériences, déroutes, tout est montré, rien n’est caché. Tout est possible.
C’est qui déjà celui-là ?
Rappelons juste le début. le jeune Matthew, 20 balais à l’époque, croque dans une pomme devant le micro d’un sampleur. Bim, il s’envole. Épiphanie, lumière bleue qui descend des nimbes, explosion des tympans. Le musicien en devenir se place à l’exact carrefour des tendances Jimi Hendrix, Jesus Christ et découvreurs du cosmos troisième dan. Depuis, il explore sans cesse. Prince du laptop electronique, il est parmi ceux qui ont racheté la scène nu-jazz/electronica au début des années 2000. Plus tard, il se paie un nouveau jouet en créant The Matthew Herbert Big Band. Pas vraiment du standard mais un jazz aléatoire, fait de breaks et d’envolées vocales à fendre la pierre. Jazz qu’il revisitera en trio de 2016 à 2020 avec Enrico Rava et Giovanni Guidi dans un hommage à Mario Guidi, père du second et BFF du premier. Entre temps, Matthew Herbert expérimente, relixe Motorbass, Jaga Jazzist et Gainsbourg, joue avec Björk, Róisín Murphy et Matmos.
La stat : 1.24
C’est pas la côte du réal, c’est pas non plus la proba que Matthew Herbert s’inspire un jour du Connemara. C’est tout simplement la durée du film. 84 minutes soit 1h24.
Le mot-clé : sample.
Sample ? C’est la traduction française d’échantillon en anglais. Cette technique est basée sur des extraits sonores ou musicaux existants et réinsérés dans une nouvelle compo. Les artistes sélectionnent, échantillonnent ces extraits puis les incorporent ensuite dans leur propre création. Simple.
Le profil du set :
Prono ouvert. On est sur du documentaire, donc sur du regard dirigé sur le réel. C’est beau mais en face, il y a des gens qui regardent, aux aussi. Et qui écoutent, surtout. Donc tout se recompose à l’envi et le visionnage du film dépend de comment tous ces paramètres entrent en action. Une base de jeu, pas de stratégie. Match nul ou alors partie gravée dans le marbre des compèts.
La décla :
« We need more of tactackrrrkrrr here. /Il faudrait plus de tactackrrrkrrr par ici. »
Matthew Herbert, inventeur sonore et objet du film
A Symphony of Noise – Matthew Herbert’s Revolution (2021)
Le récap :
A Symphony of Noise : Matthew Herbert’s Revolution
film de Enrique Sánchez Lansch (2021)
—
film documentaire
par LeBloc, Sabotage et Un Singe en Hiver
mardi 31 mai à 18h – Un Singe en Hiver – prix libre
—
guillaume malvoisin
avec Dorian Almeida
—
D’autres articles pourraient
également vous intéresser.
C’est par ici.