le rap autour du coup
le rap les coups,
bouquin de Thomas Morfin
paru le 19 mai chez Le Mot Et Le Reste.
Le Rap, c’est regarder dans la même direction © DR
« Livre disparate et frontal, le rap les coups est aussi fraternel. Son ode au Rap, scandé pour se « fracasser la bouche », est vénère, bien roulée et quand même un peu méchante. »
Inventons, voici un essai de litérratrap. Un essai au sens noble : penser, déballer les idées de son cervelet, poser sur la table ce qui vient et recomposer ensuite. Sans cesse, sans cesse, avec, ici, très visible, le rythme pour obsession. Thomas Morfin est obsédé, soit. Thomas Morfin est aussi journaliste. Son le rap les coups a la rudesse du documentaire, la verve de l’autofiction et l’emprise rythmique qui vous condamne à ne pas lâcher ces 110 pages qui vous tamponnent, comme le ferait un pilier français lancé à l’assaut du Grand Chelem des 6 nations. La nation, il en est justement question chez Morfin. Une nation recomposée, comme sont recomposées certaines familles. Livre disparate et frontal, le rap les coups est aussi fraternel. Son ode au Rap, scandé pour se « fracasser la bouche » ou « rompre la gorge », est vénère, bien roulé et quand même un peu méchant. C’est bien. Rien de tranquille, jusque dans son formalisme, répétitions ad lib de « les coups les coups ». Pas de pause, rien à picorer. Ici, les mots sont des pruneaux, des bastos bien striées. Ça remonte le cours de l’histoire, NWA, Nas, OutKast, Jay-Z, MF Doom et Gravediggaz, entre autres, et dans cette histoire déroulée parfaitement, ça nous raconte. Nous qui frappons sans fin, sur les autres ou sur nos propres démons. Petit livre d’éloge, nomenclature de poche, le rap les coups est aussi précieux que dangereux. Fuckin’ godamm utmost.
Aquemini
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