MICHEL LEGRAND, La Piscine OST
réédition le 12 juin 2021 par WEWANTSOUNDS Records (RSD 21)
Run, Brother Rabbit, Run
ENGLISH
Since its release in 1969, Jacques Deray’s La Piscine has acquired the highly misguided status of a cult film. Pop (Saint-trop) and sexy (Schneider and Birkin), dark (Delon) and hypnotic (the dull heat of the Cote d’Azur), La Piscine, far from being a great film, has nevertheless a unique and venomous charm, quite rare in French cinema. For the score, Deray called upon Michel Legrand, who had just won an Oscar the previous year for The Thomas Crown Affair, with an ostentatious and groovy soundtrack. For this one, Legrand’s intelligence was not to give in to the bling bling of the place and the actors and, on the contrary, to produce a hybrid music, a kind of jazz/easy-listening, all in nuance, reassuring and worrying at the same time, with an impeccable theme, often scatted by Mr. and his sister Christiane (who was, among other things, the interpreter of the songs of the French version of Mary Poppins) and embellished with the violin of Stephane Grappelli. The result is Peau d’âne in an Alfa Romeo on the roads of the Var. Demanding, confusing, complex, uncomfortable but warm, sometimes syncopated and highly addictive, just like the film, Michel Legrand’s La Piscine is a musical summit of the French culture of the 70s, both pop and popular. To note, in the reissue released by Wewantsounds, the marvellous Un Homme est mort, a funk slaughter with epileptic organ, for the film of the same name from 1972, still by Jacques Deray.
Depuis sa sortie en 69, La Piscine de Jacques Deray a acquis le statut hautement fourvoyé de film culte. Objet pop (Saint-trop) et sexy (Schneider et Birkin), sombre (Delon) et hypnotique (la chaleur assommante de la Cote d’Azur), La Piscine, loin d’être un grand film, possède pourtant un charme unique et vénéneux, assez rare dans le ciné français. Pour le score, Deray fait appel à Michel Legrand, fraichement oscarisé l’année précédente pour L’Affaire Thomas Crown avec une BO ostentatoire et groovy à souhait. Pour celle-ci, l’intelligence de Legrand a été de ne pas céder au bling bling du lieu et des acteurs pour, au contraire, pondre une musique hybride, sorte de jazz/easy-listening, toute en nuance, rassurante et inquiétante à la fois, au thème impeccable. Scattée, souvent, par Monsieur et sa sœur Christiane (qui fut entre autre l’interprète des chansons de la version française de Mary Poppins), l’OST est parfois agrémentée du violon de Stéphane Grappelli. Résultat, c’est Peau d’âne en Alfa Roméo sur les routes varoises. Exigeante, déroutante, complexe, malaisante mais chaleureuse, parfois syncopée et fortement addictive, à l’image du film. La Piscine de Michel Legrand est un sommet musical de la culture française des 70s, à la fois pop et populaire. À noter, dans la réédition sortie chez Wewantsounds, la merveille Un Homme est mort, tuerie funk à l’orgue épileptique, pour le film du même nom de1972, toujours de Jacques Deray.
—
WEWANTSOUNDS : site web
Michel Legrand : biographie