New new ghosts. 1969, Albert Ayer fait pousser sa New Grass chez Impulse! et danse avec ses fantômes en version réactualisée. 2022, Kham Meslien prolonge l’équation d’Albert et danse lui aussi, avec Fantômes… Futurs. Si on peut se perdre dans les histoires de paternité dans ce qu’on appelle jazz, les histoires d’apparitions et d’esprit font l’unanimité. Pas un chorus, pas un thème qui ne soit réellement hanté. Par le passé, par le quotidien, par un prédécesseur. Va reprendre My Funny Valentine aujourd’hui, tu verras. Ici, on est ailleurs, bien ailleurs. Kham, en bon expat du combo parfait Lo’Jo, raconte cette histoire de disparus et de réapparitions. Homme-orchestre sur ce disque, ces récits sont joués à l’os, avec le poing et une force d’évocation d’une tendresse sans borne. C’est très beau, ce (presque) solo. (Presque) car se cache Anthony Joseph, autre récitant et autre amateur d’esprits fraternels, sur La Couleur (Elbows of the Land). Pour le reste des récits, laconiques et têtus dans leur force de persuasion, Kham Meslien sonne français. Français comme la contre de Texier sonnait déjà frenchy sur Amir ou Varech. Comme celle de Tchamitchian sonne français quand il parle d’Arménie. Universelle, colorée et pointilleuse. Unique.

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